L'autoritaire Rachida Dati est en butte à la grogne des magistrats qui dénoncent une "caporalisation", décriée pour son caractère invivable, quittée par une flopée de membres de son cabinet las de se faire insulter par celle que décrivent ainsi des conseillers anonymes, cités par Libération : "«Colérique» , «capricieuse» et «caractérielle» sont les adjectifs les plus employés chez les déçus de Dati. «Mais attention, ce n’est pas là le vrai problème. On peut travailler avec des gens caractériels, ce qui est le cas de beaucoup d’hommes et de femmes politiques, à condition qu’ils soient compétents, qu’ils aient du fond et une vraie connaissance des dossiers», assassine un partant.

Selon cet ex du cabinet, le seul véritable reproche à faire à la ministre serait «sa vision émotive et superficielle de la fonction. Le fait que sa principale préoccupation soit son image dans les médias.»"


Mais là ne sont pas les seuls défauts de la garde des sceaux. Elle déclare ainsi : "La légitimité suprême, c’est celle des Français qui ont élu Nicolas Sarkozy pour restaurer l’autorité. Les magistrats rendent la justice au nom de cette légitimité suprême." Dangereuse conception qui nie les principes constitutionnels de la séparation des pouvoirs et de l'indépendance de la justice, violemment dénoncée par Laurent Bedouet, secrétaire général de l’Union syndicale des magistrats (majoritaire), qui parle d' "une conception totalement monarchiste de la séparation des pouvoirs", quand Emmanuelle Perreux, présidente du Syndicat de la magistrature (gauche) s'insurge : "On ne rend pas la justice au nom de Nicolas Sarkozy, on rend la justice au nom du peuple français." On peut aussi et surtout reprocher à Calamity Dati sa vision uniquement répressive de la justice, illustrée par sa démagogique, dangereuse et inefficace loi dite "de lutte contre la récidive".

affiche_t_l_ramaOn voit ainsi que les débuts de la ministre de la Justice sont rien moins que convaincants. Mais on peut compter sur l'ORTF pour redorer son blason : elle est en effet l'invitée cet après-midi de Michel Drucker dans Vivement dimanche sur France 2. Le dégoulinant animateur ne va pas manquer d'étaler une bonne couche de pommade et de cirer les escarpins de la favorite du président. Comme il se doit, ce dernier interviendra dans l'émission, sous la forme d'une interview enregistrée au préalable par Drucker – on a échappé à l'impératrice Cécilia, qui a dit de Dati qu'elle était "de la race des seigneurs", d'abord prévue sur le plateau puis finalement décommandée. Même sans elle, cette émission s'annonce comme un sommet dans le registre d'une écoeurante propagande sur le service public. Ce sera sans nous, sous peine de vomir devant l'écran !

PS : l'image de Rachida Domina est empruntée au blog du vengeur masqué, dont le billet en lien ici évoque l'affaire de la convocation du vice-procureur de Nancy.
PS bis : pour connaître l'histoire de l'affiche présentée ci-dessus en illustration, lire le billet du 22 septembre 2006, Pas touche à Sarkozy.