La semaine n’a pas été noire que pour l’Europe. A l’heure où l’union européenne s’apprête à tester (enfin) la sortie de l’un de ses membres (Chypre n’est pas l’Etat le plus important de l’union européenne mais en fait néanmoins partie), la classe politique française se trouve rattrapée par les affaires qui laisseront des traces indélébiles. La politique serait-elle devenue inutile ? Les langues se délient et les tensions deviennent enfin perceptibles.
Chypre, une erreur politique ou un détournement des Institutions ?
Tout (et son contraire) a été écrit sur la situation intenable de Chypre. Le pays connait un effondrement de son système bancaire, qui est totalement démesuré par rapport à l’activité économique du pays. Nous n’allons pas refaire le procès de ce si petit pays, mais que doit-on retenir de la situation ? La situation est complexe et si l’on veut résumer à l’extrême on peut décrire l’économie de l’île comme une plateforme de blanchiment de l’argent (sale) russe. Oh là, là, j’entends certains contradicteurs m’opposer que rien ne prouve que l’argent blanchi est sale.
Certes c’est un fait à part que lorsque l’on blanchit de l’argent, ce n’est pas pour le rendre plus blanc mais bel et bien pour pouvoir le remettre en circulation dans un circuit financier classique et institutionnalisé. Par conséquent, cet argent circulait bien en dehors de ces circuits et étaient donc sale ou tout du moins « douteux ».
On peut tourner le problème dans tous les sens mais le fait est là. Cependant même si il faudra plusieurs mois pour comprendre les mécanismes complexes de ce détournement d’un système, on peut affirmer trois points, que les plus hautes autorités de l’ Europe admettent officieusement :
· Les dérives de l’économie chypriote sont nombreuses et graves et elles durent depuis des années. Le même constat qu’en Grèce (ceci au passage)
· L’économie chypriote et le modèle de société de l’île sont incompatibles avec le modèle économique prôné par l’Union européenne
· Aussi grave soient ces dysfonctionnements, l’Europe savait parfaitement ce qui se passait
· Chypre, au vu de son économie, n’aurait jamais du être intégré à l’union européenne (pour celles et ceux, qui ont la mémoire courte, on a déroulé le même raisonnement pour la Grèce, il y a quelques mois).
Les politiques, des irresponsables en puissance ?
On nous explique tout cela en essayant de noyer le poisson. Reprenons simplement les évènements sans porter aucun jugement .
– Qui a décidé de l’entrée de Chypre dans l’Union européenne ? Les politiques et exclusivement les politiques.
– Qui savait que l’économie de Chypre était difficilement compatible avec l’ »esprit de l’Europe » ? Les économistes avertis et les Politiques.
– Qui a vu les dysfonctionnements se généraliser et se propager à grande échelle ? Les mêmes
– Qui a décidé de ne rien dire et de faire comme si ? Les Politiques…
Aujourd’hui, il est facile de mettre les opinions au pied du mur en expliquant que si Chypre n’accepte pas le plan de sauvetage, c’est toute la zone euro qui en pâtira. Là les mêmes politiques qui ont enchainé les erreurs à la suite (intégration, méconnaissance des fraudes, …) jouent sur la peur, en essayant de nous pousser à condamner ce système chypriote.
N’est-ce pas un peu facile ? Cette classe dirigeante a donc pris les mauvaises décisions sur la Grèce, sur l’Espagne ( ?), le Portugal ( ??), Chypre ( ???) , et les futurs déclassés de l’Europe et elle n’aurait pas de compte à rendre. Une question me taraude néanmoins. On peut être de droite, du centre, de gauche ou même des extrêmes et néanmoins réfléchir. Nos hommes politiques ne sont pas les « idiots du village ». Peut-on alors croire qu’ils aient depuis des décennies bévues sur bévues ? Ou doit-on plutôt se demander pour quelles raisons ils ont commis ces erreurs ? Cela se chiffre-t-il en dizaine ou en centaine de milliers d’euros ?
Décidément la confiance des politiques semblent bien compromise et ce sans même évoquer les mises en examen et autres démissions du personnel politique.
[b]Tout le monde, petites et grandes fortunes, a spéculé dans l’île avec l’espoir de gains faciles; il est stupéfiant que les retournements de vestes qui, hier applaudissaient, aujourd’hui tiennent des pancartes reportant leur haine envers les allemands qualifiés de nazis: c’est écœurant.[/b]
LE LIBERALISME CONDUIT AU CHAOS;
LE CHAOS CONDUIT A LA DICTATURE.
Oui écoeurant et il serait temps que l’on recherche les responsables de ce « gachis »
Et puis à force de régler les problèmes ponctuels au fur et à mesure qu’ils se posent, on risque aussi de connaître une véritable désillusion qui conduira alors inexorablement à la révolution (et ce sans même passer par le chaos qui n’en sera alors qu’une conséquence).