Le Mali qui jusqu’ici était considéré comme un exemple de démocratie en Afrique subsaharienne, est depuis quelques mois en train de basculer dans une dérive dictatoriale inquiétante. Tout a commencé en Mars 2012, lorsque le Capitaine Sanogo avec une bande de militaires met fin au régime du Président Amadou Toumani Touré, pourtant démocratiquement élu.
Les groupes séparatistes et islamistes du nord, profiteront alors de ce vide constitutionnel, pour s’accaparer de la quasi-totalité du Nord Mali. C’est ainsi qu’en moins de trois mois, les islamistes radicaux prendront aux mains d’une armée malienne perdue et mal équipée, toutes les plus grandes villes de la partie septentrionale du pays (Gao, Tombouctou, et Kidal).
Comme pour confirmer encore son statut de « République Bananière », des jeunes maliens armés de gourdins, s’introduiront de force au palais Présidentiel de Koulouba, pour administrer au Président de la Transition Diccounda Traoré une fessée Républicaine. Ce qui lui vaudra un petit séjour médical en France. Tout ceci, sous le regard impuissant d’une armée dépassée par les événements et en proie elle-aussi à un schisme ostentatoire. Puisqu’ici, plutôt que d’aller combattre les jihadistes au nord du pays, les militaires maliens se contentent chaque jour de servir aux pauvres maliens des tristes spectacles du genre « Bérets verts contre Bérets rouges » : la honte !
Sans l’intervention française, tout le territoire malien serait aujourd’hui aux mains des groupes islamistes radicaux.
Et, curieusement, malgré le lancement des combats au nord du pays, le Capitaine Sanogo reste cloitré dans son camp de Kati d’où il continue de mener la vie dure à ses compatriotes.
Juste pour avoir publié une interview d’un soldat qui déplorait le comportement de Monsieur Sanogo, un journaliste malien est actuellement séquestré dans les locaux des services de renseignement malien. Ceci, alors que certaines sources nous font état d’une grève qui serait en préparation au sein des forces de défense malienne.
Par solidarité avec leur confrère incarcéré, Les journalistes maliens ont décidé de lancer à compter de ce mardi une opération "presse morte" jusqu’à la libération de ce dernier. « Nous avons décidé à l’issue de notre Assemblée générale de ne pas paraître, et de ne pas diffuser, par voie des ondes, jusqu’à la libération de notre confrère du Républicain arrêté » a indiqué hier Sambi Touré, le directeur de publication d’Info Matin, un autre journal paraissant à Bamako.
Vivement que les actuelles autorités maliennes se ressaisissent, et comprennent que nous sommes au 21e siècle. Car cette autre frasque que vient de commettre les autorités de Bamako constitue un ridicule de trop pour le peuple malien !
[b]Ne me dites pas qu’une balle perdue risque d’atteindre ce « gentil dictateur » ?[/b]