La démocratie façon MEDEF

    La présidente d’un syndicat a des prétentions qui énervent certains de ses membres. Les coups d’Etat interne, discrets, existent dans ce milieu de la représentation comme dans d’autres.

     Mais cette fois, il s’agit du MEDEF. Ce syndicat patronal regroupant l’élite de l’économie française. Là, les tenants du libéralisme, ceux du néolibéralisme mènent les négociations avec le peuple des employés, salariés. Face à lui, des élus de la piétaille laborieuse. Qu’ils ne connaissent pas les finesses de la démocratie républicaine est facilement compréhensible. Qu’ils respectent leurs statuts et y acceptent des entorses montrent en creux la supériorité d’un syndicat patronal. Quoique…

    Mme L. Poutinot, pardon Parisot, vient de faire la preuve que l’on peut utiliser les mêmes moyens pour ses fins, que l’on soit n’importe où sur l’échelle socio-économique.

    Cela rappelle, et quelques-uns des candidats à la présidence le clament haut et fort, les putschs internes au PC (FR ou URSS). Mêler capitalisme et communisme fait tache.

    Il ne faut pas grand chose pour que Mme Présidente puisse « obtenir » les suffrages des membres heureux de son action. A 5 mois du vote, on change les statuts. Du Napoléon III ? Du Brumaire dans le Bosquet ?

     C’est un bonheur, relatif, qu’il faut savourer lentement de savoir que les meilleurs tenants de la démocratie  à la française, qu’ils ne se lassent pas d’invoquer à la première occupation d’usine, n’en ont cure en leur « fort » intérieur. C’est bon pour mener les autres d’en face sous le joug des lois qu’ils font promulguer à leur encontre.

   Et pourquoi modifier les statuts ? Parce que  LP a mené à bien la dernière négociation avec son équipe. Laquelle, on doit le comprendre, n’a pas démérité. Une aussi haute estime de soi doit être récompensée derechef.

    Qu’au sein de cette élite personne ne puisse faire aussi bien est impensable ! Voyons !

     Beppe en Italie a eu 25% des suffrages en recommandant, lui, de virer les sortants. On dit aussi que quand le peuple n’est pas d’accord, il faut changer le peuple. Au MEDEF, on se contentera de changer les statuts.

     Enfin un syndicat qui devient sympathiquement ordinaire !