200 fermes disparaissent chaque semaine en France, soit environ 3% par an, au profit de grosses exploitations qui profitent de la libération des terrains agricoles, pour produire plus, toujours plus.

Cette volonté de produire plus, et donc, de gagner plus, s’accompagne de gros moyens pour faire face à de grandes surfaces. Cela implique davantage de monoculture, d’usage de pesticides, d’eau, de machines et l’augmentation de la globalisation du commerce au détriment du local. Plus polluante en moyenne, et loin de l’idéal d’un métier qui se voulait, pour moi en tout cas, proche de la nature et de la biodiversité.

 Les petites fermes sont, face à ces grosses exploitations, de moins en moins compétitives, avec pour conséquence directe la baisse du prix d’achat du lait, de la viande, des céréales, qui, produits en grandes quantités et donc à bas coût par certains retentissent sur la survie des petits ».

C’est l’occasion de réfléchir sur notre consommation.

 

Les grandes surfaces proposent aujourd’hui des produits de toutes sortes, de toutes les couleurs, et surtout à bas prix. Trop bas pour que les petits agriculteurs puissent faire face à leurs coûts réels d’activité en essayant de rivaliser. Entre vente à perte, survie et arrêt d’activité, le tableau n’est pas rose.

Quand elles tentent de lutter et de subsister, certaines petites exploitations sont tentées par l’utilisation de méthodes soit disant modernes comme l’usage de pesticides, qui restent pour eux un moyen de rester compétitifs, notamment dans le domaine du maraîchage : production de plus de légumes (donc possible à trier pour être bien jolis sur les étals) , moins de perte, au détriment de la qualité, de notre santé, de la fertilité des sols et de la biodiversité.

 

Mais à terme, ces méthodes plus ou moins intensives sont une catastrophe non seulement pour la biodiversité visible (abeilles, végétaux…) mais aussi pour tout le petit monde qui vit dans les sols et qui lui permette de rester un bon terreau pour nourrir les plantes. C’est une catastrophe pour nous, notre santé, celle de nos enfants, et ce que nous leur laissons pour vivre. Une catastrophe humaine, qui met des centaines de paysans sur la paille, eux qui travaille de longues journée pour finalement arrondir tout juste leur fin de mois avec un rsa. Je parle en connaissance de cause, ceci n’est pas une généralité mais un constat. Pire, on constate de plus en plus d’agriculteurs malades (leucémie, cancer…) à cause des méthodes employées dans cette course à la productivité.

 

Cependant, heureusement, il y a encore les marchés, et l’ouverture grandissante d’AMAP (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) où il est possible « d’investir » l’argent qui nous nourrira dans des produits en vente direct, à un coût qui permet la subsistance de l’agriculture paysanne.

 

Des solutions existent, au delà de la vente directe, de l’achat local et donc du soutien des consom’acteur, l’agriculture biologique (si elle est locale) et la permaculture par exemple, sont des « alternatives » (dommage d’avoir à les appeler ainsi aujourd’hui) à l’agriculture moderne qu’il est tentant d’appeler aujourd’hui post-moderne, aux vues des ravages sanitaires et écologique qu’elle perpétue. Ces « alternatives » suffiraient à parer aux besoins alimentaires, diminueraient le gaspillage massif de nourriture (1/3 à l’échelle mondiale, très inégalement réparti) qui incombe à la surproduction.

 

La promesse de l’agriculture intensive comme seule solution pour nourrir la planète est un mensonge.

Soutenir l’agriculture paysanne comme vecteur de la préservation de l’environnement et de la santé semble la solution la plus humaine et durable.

 

Faciliter les conversions à l’agriculture biologique pour un investissement sur l’avenir et la santé et réduire les charges pour les petites exploitations permettraient leur maintien, en endiguant un peu l’hécatombe du à la globalisation alimentaire, à la loi du marché et à notre conditionnement démesuré qui nous pousse à vouloir toujours plus, plus de choix, moins cher, peu importe la provenance et l’impact de ce que nous consommons.

 

Alors, loin des grand rayonnages sur-éclairés des super marchés, allons consommer à la source, intéressons nous à la provenance de nos aliments, en discutant avec les producteurs, créons du lien et plus d’humanité entre nous et nos assiettes !

 

 

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