Hostile jusqu’ici à toute négociation avec le mouvement rebelle qui contrôle désormais toute la partie nord de la République Centrafricaine, le Président François Bozizé s’est finalement dit prêt à discuter avec celle-ci ; à condition qu’elle observe une trêve. La nouvelle est tombée ce dimanche soir, au terme de l’entretien qu’il a eu avec le président Yayi Boni du Bénin.
Président en exercice de l’Union Africaine et mandaté par celle-ci, le président Yayi Boni s’est rendu ce dimanche à Bangui en République Centrafricaine, pour rencontrer le président Bozizé, afin de le convaincre à accepter de négocier avec la rébellion du Séléka qui est déjà presque aux portes de la capitale. L’on se souvient encore que cette coalition de mouvements rebelles avait posé pour préalable un certain de nombre de conditions. Des conditions que François Bozizé se serait engagé – selon le communiqué publié au terme de l’entretien – à respecter.
Ainsi, dans les tous prochains jours, le numéro un centrafricain devrait mettre sur pied un gouvernement d’union nationale au sein duquel toutes les entités seraient présentes ; aussi, toujours d’après ce communiqué, Bozizé se serait résolu à ne plus se présenter à sa propre succession en 2016 ; il a également demandé des excuses à la France, ainsi qu’à ses concitoyens, avant d’indiquer qu’ il se rendrait à Libreville ce lundi 31 décembre 2012, pour participer personnellement aux négociations sous l’égide de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale.
La rébellion de son côté par la voix de l’un de ses portes parole Eric Massi, a déclaré prendre acte de cette avancée ; tout en indiquant qu’elle prendra le temps d’étudier plus profondément cette démarche du pouvoir de Bangui.
Au terme de cette séance de travail, l’on a une fois encore vu un François Bozizé présentant un air grave, avec un visage très fermé. Reste donc maintenant pour lui à observer toutes ces conditions, s’il veut sauver son fauteuil.
Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat sanglant contre Ange Félix Patassé en 2003, François Bozizé avait connu jusqu’ici un règne relativement paisible, en dehors des attaques régulières des coupeurs de route dans la partie septentrionale du pays. C’est donc la première crise majeure qu’il rencontre. S’en sortira-il au finish ? Difficile de le dire ; dans la mesure où l’homme fort de Bangui est désormais en position de faiblesse.