Un point, un seul, distinguait vraiment François Hollande de Nicolas Sarkozy, et c’était très subjectif – les deux s’étaient engagés à mettre au pas la finance. Résultat, l’avancée, sur la réforme des activités bancaires, tient à une demi-seconde, littéralement.

Mariage pour tous ?
Les évolutions des modes de vie, et le recours à des contrats notariés, auraient fini par faire en sorte que le réel s’impose.
Droit de vote des étrangers ?
Bah, les « estrangers » boudent les urnes des élections locales, et leurs « représentants », qui représentent surtout eux-mêmes, se répartissent, comme en Belgique, au Royaume-Uni, « à droite », « à gauche », « au centre ».

Tout continue, rien n’a changé.

Bref, on se demande bien pourquoi l’UMP critique le PS : cette classe politique, qui opte soit pour la droite, soit pour la gauche, soit pour le centre en fonction d’opportunités ou d’affinités, et peut changer de camp pour approcher la sphère du pouvoir politique et bénéficier des avantages et de l’enrichissement personnel qu’elle procure, se bat (ou feint de s’opposer) uniquement pour des postes.

Que va changer la réforme bancaire « de gauche » ?

Pour l’essentiel, cela tient à une demi-seconde.

Auparavant, les ordinateurs moulinant les algorithmes de la spéculation pouvaient réagir à la milliseconde en fonction des variations des cours. La spéculation est considérablement « freinée », car ce sera à la demi-seconde et un centième : 0,51 seconde de délai. Formidablement avancée pour les travailleurs, les classes moyennes, les SDF, les cadres intermédiaires, voire supérieurs, la veuve et l’orphelin.

Oh, et puis zut, encore un bogue de Come4News… Tout le reste a disparu. Six paragraphes de détails techniques, qui vous seront certes épargnés, mais qui précisaient les choses. Marre !

Juste un mot. Croyez-vous que Mélenchon ou le seul député du Front de gauche qui en claque la porte s’indignent très fort ? Croyez-vous que Marine Le Pen, qui s’est fendue d’un communiqué selon lequel « Hollande se couche devant le lobby bancaire et la grande finance », en fasse un axe prioritaire de son opposition ? Ne rêvez pas, ou plus…

Bref, tenez BNP-Paribas… Elle peut continuer à jouer au casino, seuls les contribuables, les déposants, les actionnaires, les salariés perdront leur chemise. C’est la plus grosse banque mondiale, avec 2 000 milliards d’euros, au-delà de deux fois le PIB français. Elle peut couler l’économie mondiale, ses dirigeants peuvent faire construire à Madère ou aux Canaries (que la montée des eaux préservera pour l’essentiel), ou bien plus loin, sur une île au climat plaisant et aux mœurs paisibles (surtout à leur endroit) : après eux, le déluge. Merci François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Pierre Moscovici, et tous les autres, solidaires…
Pensez peut-être à faire aussi construire au loin. Et à filer très vite si vos protégés dérapent…