La grande famille de la communication au Cameroun s’est réunie cette semaine au palais de congrès de Yaoundé, dans le cadre des états généraux de la communication. Une occasion pour les communicateurs, publicitaires, journalistes, éditeurs, documentalistes, archivistes et autres experts à passer en revue les difficultés auxquelles ils font face au quotidien dans l’exercice de leur métier. Seulement, au terme des travaux, l’on a été très surpris, malgré tous les différents ateliers qui étaient constitués,  d’apprendre que ce forum n’était ni plus ni moins que celui du journalisme.  Car la quasi-totalité des résolutions majeures prises n’ont concernées que le journalisme, notamment celui du  secteur privé.

En effet, l’on a appris à travers le communiqué final que pour être désormais considéré comme journaliste au Cameroun, il faut avoir au moins une licence, ou encore un diplôme délivré par une structure agrée de formation de  journalistes. Aussi, la redevance audio-visuelle que payent les camerounais devrait à présent être la propriété privée de la seule Cameroon Radio an Télévision. Une mesure très discriminatoire, dans la mesure où les medias privés tout comme ceux relevant du publics participent tous à l’information et à l’éducation de la société camerounaise.

Plus loin, en décidant de ne reconnaitre pour journaliste que seuls les licenciés, les autorités camerounaises entendent décourager ces jeunes camerounais parfois uniquement diplômés du secondaire,  qui font au quotidien dans leurs  rédactions  un travail remarquable.  Les exemples les plus remarquables sont ceux du regretté Puis Njawé qui n’avait que son certificat d’étude primaire, et de Martinez Zogo (présentateur de l’émission à succès embouteillage), qui n’aurait selon nos sources qu’un Brevet. Et bien même, même dans les pays développés, les plus grands journalistes ne sont toujours pas les plus nantis en diplômes universitaires. D’ailleurs,  même en jetant un regard sur les profils des meilleurs chroniqueurs de C4N, on se rend compte qu’ils n’ont toujours  pas très souvent un bagage intellectuel trop élevé.

Il est vrai que pour prétendre être journaliste il faut avoir une culture générale appréciable. Mais, l’école formelle n’est pas le seul moyen qui cultive un homme. Il faudra tenir compte des « self-made-man ». Plutôt que de gaspiller l’argent du contribuable camerounais dans ce genre de chose, le Ministre Issa Tchiroma aurait gagné en mettant plus moyens à la disposition de la CRTV, afin de lui permettre de couvrir toute l’étendue du territoire national.