« Si vous estimez que c’est l’information qui doit venir au journaliste, gardez-moi en prison, mais si vous jugez que c’est le journaliste qui doit aller à la recherche de l’information, relâchez-moi car je suis innocent » a lancé ce jour devant les juges du tribunal Gitega le journaliste burundais Hassan Ruvakuki , incarcéré depuis quelques mois, pour avoir juste assisté dans l’ouest de la Tanzanie à la constitution d’un nouveau groupe rebelle burundais.
Hassan Ruvakuki est un journaliste burundais de Bonesha FM ; il est également correspondant de RFI en swahili. Arrêté avec plusieurs autres personnes, il a écopé d’une peine à perpétuité au mois de juin dernier au terme d’une parodie de procès. Et, jusqu’ici, il ne cesse de clamer son innocence.
Puisqu’il lui est reproché d’avoir participé aux travaux de lancement d’une nouvelle rébellion burundaise à l’ouest de la Tanzanie, il ne nie pas les faits ; mais, rappelle qu’il y était en tant que journaliste et pas plus. Au lendemain de sa condamnation, sa défense a immédiatement interjeté appel. Et ce procès en appel avait lieu ce vendredi 09 novembre 2012.
Seulement, les juges n’ont pas pu trancher définitivement l’affaire ce jour. Puisque chacun est resté camper sur ses positions. Monsieur Ruvakuki n’a cessé une fois encore de rappeler qu’il ne faisait que son travail et rien que. Une thèse que semble ne pas admettre le procureur de la république auprès du tribunal de Gitega pour qui « Hassan Ruvakuki n’a pas le droit de se cacher derrière sa profession de journaliste, pour aller tuer les populations ».
Après le réquisitoire, les plaidoiries ont durée presque cinq heures d’horloge. Ce n’est qu’après ces réquisitoires que le juge annoncera que le verdict sera connu le 08 janvier 2013. Et, Emmanuel Nyandwi, procureur auprès de la dite cours, a une fois encore requis un emprisonnement à vie pour Ruvakuki.
En attendant cette date fatidique du 08 janvier 2013, notre confrère restera en prison ; juste pour avoir fait et très bien son travail. La communauté internationale et surtout la France s’en trouvent interpellées. Elles, qui devrait peser de tout leurs poids afin que le pouvoir burundais ne mette en exécution ce plan qui vise à museler toute la presse burundaise. En passant, il convient de féliciter la RFI qui jusqu’ici ne cesse de soutenir son reporter. Courage Hassan !