Au Liban chacune des deux Alliances du 8 et 14 Mars, peut se prévaloir de sa vive propension à recourir à un genre de méthodes plutôt douteuses pour que soient exaucés ses exigences, en cas de désapprobation avec la politique en cours, et ce au mépris de toutes les conséquences générées par ce type d’impulsivité infantile !
Après l’attentat à la voiture piégée qui a coûté la vie à Wissam El Hassan, c’est au tour de l’opposition de réendosser le costume des perturbateurs qui réclament à cor et à cri la démission du gouvernement Mikati, boycottant de fait les réunions du cabinet, celles des commissions parlementaires, un peu à la mode tant fustigée du clan des 8 Mars à l’époque où, hostile au gouvernement de Fouad Siniora, il monopolisait le devant de la scène.
Même si l’histoire se répète, elle ne se ressemble pas et espérer tirer un quelconque avantage de l’assassinat de Wissam el Hassan, comme ce fut le cas après celui de Rafik Hariri en faisant cavalier seul, sans le soutien occidental, est chose bien vaine.
D’ailleurs, le saut de François Hollande venu en toute urgence à Beyrouth au nom de l’intérêt du pays faisant d’une pierre deux coups ne peut être plus explicite : désavouer de manière cinglante l’opération de boycott du 14 Mars et marquer un franc soutien au gouvernement Mikati, seul gage de stabilité.
Et pour ne pas demeurer en reste, voilà que les professionnels de la restauration décident à leur tour de battre le pavé pour réclamer des amendements de la loi 174, anti-tabac, fraîchement entrée en vigueur le mois dernier, laquelle serait responsable d’une forte baisse de leurs chiffres d’affaires, de la menace grandissante de fermetures d’entreprises.
Ce blocage institutionnel récurrent qui relègue au placard des projets de loi cruciaux, aggravant davantage la situation économique d’un pays déjà exsangue avec à sa tête des responsables souvent parachutés ou héritiers de leur siège, ne semble pas être prêt à se dénouer.
Quand après un bon défrichage du terrain, la culture du chantage se fera naturellement supplantée par celle du dialogue, opposition et majorité parlementaire pourront alors se mettre autour d’une table pour tenter de trouver des compromis à leurs si épineux désaccords pour qu‘enfin renaisse de ses cendres ce pays…