L’image d’un grand pas et quelques mots intenses.

 

 

 

        J’ai toujours en moi le souvenir d’une longue attente pour une première sortie sans cesse repoussée. Et puis enfin, sur le coup de 3 heures du matin, une mauvaise image en noir et blanc qui donnait la chair de poule quand on pensait d’où elle nous venait et ce qu’elle signifiait pour toujours aux terriens que vous aviez quittés quelques temps mémoriaux plus tôt.

   Un pied de LEM, un bout d’échelle, un bibendum hésitant et quelques ombres s’imprimaient dans les esprits. …Et aussitôt de bonnes âmes pour douter de cette réalité…

   D’autres ensuite, ont suivi votre inimitable trace. Celle que vous avez symbolisée pour toute l’humanité.

   Vous n’avez jamais voulu être le héros que les Etats-Unis vénèrent aujourd’hui, malgré vous.

   Depuis ce 21 juillet (ou 20, c’est selon) une multitude de gens sont devenus millionnaires grâce à des « exploits » bien minces. Les écrans sont remplis d’acteurs, de chanteurs, d’hommes politiques et j’en passe qui ont rivalisé pour une gloire, et beaucoup d’argent, imméritée. Vous n’en avez jamais eu besoin, vous ne l’avez jamais voulu. Homme, vous êtes parti dans l’espace, homme, vous en êtes revenu.

    Aujourd’hui on apprend que vous n’avez plus signé d’autographe quand ils sont devenus l’objet d’un commerce. Le sens du devoir accompli vous interdisait ce mercantilisme qui est l’apanage de notre époque.

    Non, vous n’êtes pas d’une autre époque, mais revenu empli d’humilité d’un autre lieu, ce qui fait toute la différence.

     Lors d’un rare passage à la télé, vous avez dit espérer qu’un jour quelqu’un irait effacer ce pas sur la lune. Chapeau !

     C’est vrai, vous n’êtes pas le héros que chacun rêverait d’être. Vous êtes un MONSIEUR, un humain dans toute sa grandeur.

   Il est désormais important qu’à votre nom soit lié votre prénom pour que le doute avec Lance soit impossible.

    Nul ne peut regarder désormais la lune comme nous le faisions avant juillet 1969 et nous ferions bien d’observer cet astre plus souvent, lorsque le respect, l’humilité, en un mot l’humanisme, viennent à nous manquer dans ce monde sans qualité, pourri par la quantité qui engendre la cupidité. Quelle normalitude exemplaire!

 

   Luis, avec sa trompette de la renommée, gonfle les joues et entonne un hymne à l’humanisme pour vous accueillir auprès de lui.