Le taux de créances douteuses des banques espagnoles, qui vont bénéficier d’un plan d’aide européen, a pulvérisé en juin un record historique, atteignant le plus haut niveau depuis le début de la série statistique en 1962, a annoncé vendredi la Banque d’Espagne.
Les prêts faisant l’objet d’arriérés de paiement ont augmenté de 8,4 milliards d’euros par rapport à mai, à 164,4 milliards d’euros soit 9,42% le record avait jusque-là été atteint en février 1994, avec 9,15%. Ce nouveau sommet pic va considérablement jouer sur la crédibilité du secteur financier Espagnol et contribuer à chasser les investisseurs et partenaires Européens de l’Espagne.
L’éclatement de la bulle immobilière a entraîné une grande partie de l’économie dans sa chute et fortement déstabilisé le secteur financier. Pendant longtemps moteur de la croissance espagnole, le secteur de la construction s’est brusquement mis à l’arrêt en 2008, au moment même où éclatait la crise internationale.
Banques en danger :
Face aux difficultés de certaines banques, très exposées au secteur immobilier sinistré, l’Espagne a appelé à l’aide, en juin, ses partenaires de la zone euro, qui ont concédé un prêt pour ses banques pouvant aller jusqu’à cent milliards d’euros. Une première tranche d’aide de 30 milliards d’euros devait être débloquée fin juillet et une partie pourrait être injectée sous peu, sur demande de l’Espagne, selon les médias espagnols. Ce prêt ne semble pas être suffisant pour permettre à l’Espagne de sortir cette crise il lui en faudrait en effet encore une fois et demi ce montant d’ici 2014. Les prochains mois s’annoncent terriblement difficiles pour les Espagnols.
Economie paralysée
L’asphyxie des banques, qui peinent à se financer sur des marchés très méfiants, paralyse aussi l’économie réelle : le volume des crédits accordés par les banques ne fait que chuter depuis 2009.
Le pays est en outre frappé par un taux de chômage record, de 24,63% et plus de 53% chez les jeunes, à fin juin.
Madrid ne prévoit un retour à la croissance qu’à partir de 2014. Ce qui reste a revoir vu le taux élevé de son endettement