C’est un métier très difficile car il faut tenir les spectateurs en haleine tout en gardant une certaine retenue. Commenter un marathon dans lequel il ne se passe pas grand-chose pendant deux heures et des poussières est une sorte de gageure. Et pourtant, il n’y a pas eu beaucoup de « blancs » dans cette retransmission. Chapeau donc à Patrick Montel et ses acolytes qui ont su relever ce défi. 

Le journaliste sportif pour moi n’est pas tout à fait un journaliste comme les autres car il a en plus ou il devrait avoir un rôle pédagogique. On nous rebat les oreilles avec les « valeurs » du sport qui sont indiscutables. Il faudrait donc que les commentateurs sportifs participent à l’enseignement de ces valeurs auprès de la jeunesse au même titre que les champions. Rendons grâce à Jean-Michel Larqué qui répétait à l’envi que « l’arbitre a toujours raison ». Un exemple qu’ont du mal à suivre les commentateurs de France Télévisions.

Que penser de la diatribe de Patrick Montel à l’encontre des juges qui ont disqualifié le pauvre Yohann Diniz, en expliquant qu’il y a un règlement mais qu’il y a l’esprit et la lettre (sic). Donc que le marcheur champenois avait enfreint le règlement mais qu’il ne devait pas être sanctionné. Je ne partage pas le point de vue de Patrick Montel : s’il y a un règlement, c’est justement pour être respecté et il ne peut pas y avoir d’exception, sinon il n’y a plus de compétition possible. 

Que penser de la réflexion stupide du commentateur de handball, un certain André Garcia, je crois, emporté par son enthousiasme, qui s’est exclamé à la suite d’une faute sifflée pour un passage en force de Karabatic : « Ça les dérange que Karabatic soit le meilleur joueur du monde ? »

Que Karabatic soit le meilleur joueur du monde, ça reste à prouver, mais penser que les arbitres du match soient incommodés par le talent du joueur français au point de le sanctionner injustement, ça laisse rêveur. Etonnez-vous après cela de voir des débordements de certains supporters qui ne comprennent pas toujours le deuxième degré de nos chers « speakers » emportés par leur fougue.

Je me demande pourquoi on leur accorde des dérapages qu’on ne supporterait de la part de leurs collègues non sportifs ?