Plus personne n’ignore le phénomène ‘algues vertes’ sur les plages du littoral breton. Moi-même vivant en Finistère, je n’ai pas besoin d’aller très loin pour voir le triste spectacle de ces algues en décomposition. 

Bien au delà du désagrément esthétique c’est surtout leur nocivité qui inquiète. Les informations télévisées et autres médias nous montrent ces animaux, souvent des sangliers, que l’on retrouvent morts dans des tas d’algues vertes. Il n’est pas sûr à 100% d’établir une corrélation entre la présence d’algues vertes vertes et la mort de ces animaux mais…

Ces algues vertes, d’où viennent-elles ?

En fait, ce sont à la base des algues ‘naturelles’ faisant partie de l’environnement marin breton où elles évoluent comme d’autres types d’algues, plantes sub-aquatiques ou autres végétaux marins. Pour grandir elles se nourrissent de divers éléments nutritifs et grâce aussi à la lumière.

Malheureusement l’agriculture moderne leur a fourni depuis les années 80 un grand excédent de nutriments comme l’azote notamment. Pour autant il n’est pas juste de montrer du doigt les agriculteurs qui déplorent eux aussi cette situation et font de louables efforts à leur niveau.

Nous allons tenter de comprendre si ces algues vertes sont vraiment dangereuses et faire un coup de projecteur sur la commune de Douarnenez qui a tout un protocole de mesures pour protéger le littoral local et surtout les gens qui les fréquentent.

 

  Alors ? Quid de la nocivité supposée des algues vertes ?

Les algues vertes sont inoffensives quand elles sont dans l’eau mais on s’intéresse plus à ce phénomène de ‘tassements’ sur les plages qui, certaines années est effectivement spectaculaire. Donc, quand les algues vertes sont sur les plages, elles restent inoffensives si elles ne sont pas trop entassées car dans le cas contraire, quand les tas sont trop imposants et après une période d’exposition à l’air libre supérieure à deux jours, les algues vont devenir toxiques en laissant échapper un gaz comme du sulfure d’hydrogène qui est connu comme très toxique. Néanmoins le gaz se dissipe rapidement dans l’air.

Les médias parfois insuffisamment informés dramatisent le phénomène algues vertes et empêchent les gens d’avoir une analyse juste et objective de la situation.

Au niveau local, les communes habituellement touchées par les marées vertes ont appris à riposter et savent de mieux en mieux lutter contre cette invasion d’algues.

Prenons l’exemple de Douarnenez ( la baie de Douarnenez réputée comme une des plus belles baies au monde se trouve sur le littoral du finistère à une vingtaine de kilomètres de Quimper ).

A Douarnenez et comme le demande la loi, on ne laisse pas les algues s’entasser au delà de 36 heures. Elles sont donc rapidement enlevées, ramassées par des tracteurs et autres engins pouvant accomplir cette tâche. Ensuite les algues peuvent être utilisées pour de l’épandage sur terrains agricoles ou comme compostage ( après une longue maturation ) pour l’agriculture.

Enfin, la communauté de Douarnenez réfléchit et met tout en oeuvre pour faire de la prévention autour de ce phénomène et en essayant de préserver et de retrouver la qualité des eaux.

Il faut donc rester lucide devant le problème des algues vertes, sans dramatiser et en réfléchissant aux moyens d’éradiquer cette prolifération qui trahit la beauté sauvage du littoral breton.