un bien grand sigle pour beaucoup de misère !

 

 

Il vient d’être augmenté de 2 % pour le 1er juillet 2012. C’est 0, 6 % de plus que l’inflation, un petit coup de pouce bien insuffisant du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Les derniers coups de pouce du SMIC horaire brut sur les cinq ans du Sarkozysme furent de + 0,79 en 2076, + 0, 27 en juillet 2009, et + 0,12 en décembre 2011. La plus forte augmentation fut pour le gouvernement Raffarin en juillet 2004 + 3,74 % et la plus faible pour le gouvernement Fillon – 2,1 % en janvier 2012. Si l’on compare la somme des inflations sur les cinq ans de + 15, 31 % à la somme des revalorisations on obtient de + 13, 02 %, soit une perte de – 2,29 % de pouvoir d’achat. Le tableau suivant donne l’évolution récente du SMIC horaire brut en euros parution du journal officiel.

 

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Source Wikipédia. Cliquez sur l’image.

 

La perte du pouvoir d’achat de – 2,29 % montre qu’il n’y avait donc pas eu sous les cinq années de la présidence Sarkozyenne une revalorisation égale à l’inflation, elle n’est d’ailleurs pas récupérée. Beaucoup sur les médias racontent les histoires qui leurs conviennent en clamant que les revalorisations suivirent l’inflation, ils trompent ainsi l’opinion qui elle ressent bien que son pouvoir d’achat s’est détérioré beaucoup plus que ces 2,29 %. Cela signifie tout simplement qu’il faudrait revoir la définition du panier de la ménagère pris pour son évaluation. La composition INSEE 2012 est la suivante :

 

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Panier représentatif INSEE. On y voit que les boissons alcoolisées et le tabac y figurent encore, que les biens et services sont pris à 10 % par contre pour l’éducation rien. Le logement eau gaz électricité et combustibles 14 % ce n’est pas assez. Cliquez sur l’image.

 

On entendait du patronat et de l’opposition, avant l’annonce du ministre du travail Michel Sapin, puisque le bruit courrait sur cette revalorisation que cela mettrait les entreprises en faillite, que leur compétition serait amoindrie, enfin que tout irait encore plus mal. Pauvre France avec de tels citoyens de si peu de conscience morale on souffre. 10 ans de droite la situation est lamentable. Le dernier chiffre du chômage donné pour le mois de mai est de + 1,2 % soit 33.300 chômeurs de plus.

 

Après l’annonce de 2 %, Laurence Parisot par peur d’être toujours ridicule et aussi sectaire en critiquant ouvertement cette augmentation, trouve que finalement c’est presque normal, et que le gouvernement a été raisonnable. Vous vous rendez compte de cette volte face ! Par qui le patronat est représenté ? Pauvre patronat incapable de comprendre et incapable de fabriquer des produits qui se vendent. Qu’il aille en Allemagne apprendre ce qui ce vend !

 

Les syndicats jamais satisfaits trouvent que c’est peu, et c’est vrai. Le SMIC à 1425,67 € mensuel pour 35 heures ne représente qu’environ 1118 € nets ! Le seuil de pauvreté mis à jour en août 2011 à 50 % n’est guère au dessous puisqu’il est de 795 € selon l’INSE, et le nombre de personnes sous ce seuil est de 2.383.000 ! Six salariés sur dix sont rémunérés au SMIC dans la restauration rapide et les entreprises de propreté.

 

Le problème consécutif au blocage des salaires est que leur échelle s’est tassée. Trop de Français en bas de l’échelle se trouvent au SMIC de sorte qu’il est difficile de l’augmenter sans conséquences pour les entreprises, touchant trop de monde. C’est la politique de la droite en général, voulue comme telle, qui a conduit à cette anomalie.

 

Au 1er juillet 2008 3,37 millions de salariés percevaient le SMIC en France, représentant 14,5 % des salariés. Ils constituaient 41,4 % des salariés du secteur domestique, 33,2 % des salariés des services aux particuliers, 31,3 % des salariés agricoles, 22,1 % des salariés des industries agro-alimentaires et 9,4 % des salariés de l’État, du secteur hospitalier public et des collectivités locales. A cette date, peu d’individus percevaient le SMIC dans le secteur de l’énergie, 0,3 % des salariés, ou dans l’industrie automobile, 1,4 % des salariés. Le tableau suivant donne une estimation en juillet 2008.

 

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Référence Darès, Mai 2009 N° 22.1

 

La question politique des économistes est, en période de crise avec un endettement à plus de 83 % du PIB, faut-il augmenter de SMIC ? Tout d’abord il faudrait qu’ils vivent avec 1118 € pour 35 heures par semaine, avant d’émettre un jugement ! Ensuite, comment peut-on faire pour que l’État restaure ses finances sans consommation ? Les réformes de structure sont manifestement insuffisantes, elles n’apportent pas de financement autre que des économies. Consommer mieux comme le préconise Jacques Attali dans son blog repenser la dépense. Est un moyen mais, il ne s’appliquerait qu’à enveloppe budgétaire constante, insuffisant pour créer de la richesse. En outre, ce n’est pas sur les personnes au SMIC que se fait la compétitivité des entreprises industrielles, mais sur de la main d’œuvre qualifiée qui n’est pas payée au SMIC comme il est précisé ci dessus. Donc l’argumentation contre un SMIC qui serait plus élevé que l’inflation ne tient pas la route.

 

La question reste que l’augmentation du SMIC est-elle créatrice d’empois ? Jamais sur l’instant, il faut pour cela que les entreprises récupèrent, sous forme de commandes, par une consommation plus élevée, la perte du coût de l’augmentation. Ce n’est qu’ensuite, que l’effet de l’augmentation du pouvoir d’achat se fait sentir. L’augmentation du SMIC n’a d’effets que sur le long terme, en termes d’emplois.

 

Il a une influence sur les charges salariales des entreprises. Or, on sait que la politique d’exonération de ces charges salariales impulsée par l’État pour réduire le coût de la main d’œuvre d’un SMIC élevé, notamment pour l’exportation, dans une concurrence avec les pays à faible valeur ajoutée, lui coûtera plus cher.

 

Un SMIC à 1.700 euros comme le souhaitent les syndicats donnerait un coup de souffle bénéfique pour les entreprises et pas voie de conséquence pour l’État. Le problème est que la charge serait brutalement trop importante pour elles mais aussi pour l’État, voir ci dessous. Là aussi forte argumentation ne tient pas la route. Le choix du gouvernement apparaît donc le plus raisonnable.

 

État est aussi employeur, 890.000 personnes sont payées au SMIC, c’est donc aussi une charge qu’il ne peut se permettre de trop augmenter. Il est actuellement à la composition d’un budget rectificatif sur la loi de finance 2012, il manquerait 10 milliards pour boucler le budget 2012 ! L’augmentation du SMIC de 2 % signifie 600 millions de salaires en plus. L’augmentation du SMIC coûte donc cher à l’État. A cela, il faut ajouter l’exonération des charges salariales sur les bas salaires des entreprises afin de compléter la hausse du SMIC. Une revalorisation sans coup de pouce c’est-à-dire en fonction de l’inflation et du pouvoir d’achat du salaire ouvrier représente un surcroît d’allégements de charges de 300 millions d’euros par an pour l’État, qui compense en effet à la Sécurité sociale cette perte de recettes. Une évolution identique à celle de la moyenne des salaires, représentant un coup de pouce d’environ 1 %, porte la charge à 800 millions d’euros, voir Une décision qui aura de fortes répercutions sur les comptes de l’État, Les Échos.fr.

 

Parmi les pays Européens qui ont un salaire de croissance, la France est correctement placée juste en dessous de la Belgique et des Pays Bas.

 

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Document Eurosat du 16 juin 2012. On voit que le Royaume Unis est à 1.200 €, c’est loin d’être un paradis comme les médias le présentent. Cliquez sur l’image.

 

Nous sommes avec notre système social le plus en avance sur l’Europe voir du monde, il faut donc le conserver. Un gouvernement de gauche se devait de faire un peu plus, et nous avons vu que le retard sur l’inflation depuis cinq années n’est pas pour autant rattrapé.