Moody’s estime vulnérables les banques françaises

 

Jeudi, trois banques françaises ont été dégradées par l’agence de notation Moody’s. Les notes de la  BNP Paribas (BNP) et du Crédit Agricole (CA) ont baissé de deux crans, de Aa3 à A2, avec une perspective stable pour la première, négative pour la seconde, et celle de la Société générale (Soc Gen) d’un cran, de A1 à A2, assortie d’une perspective stable. L’agence de notation a expliqué dans un communiqué les raisons de cette décision. Pour elle, ces trois établissements ne possèdent pas une structure de financement assez solide et d’une position de liquidités suffisante. Le poids de leur activité de marché et leur exposition à la dette grecque, particulièrement pour le Crédit Agricole avec sa filiale Emporiki, sont d’autres facteurs explicatifs. Au total, quinze grandes banques occidentales ont été dégradées. La plus touchée est le Crédit Suisse, dégradée de trois crans. les américaines Bank of America et Citygroup ne se situent désormais plus que deux crans au-dessus de la catégorie spéculative. 

 

La crainte des entreprises face à l’augmentation du SMIC

 

Selon le quotidien Les Echos, l’augmentation du SMIC devrait être de l’ordre de 2%. Durant sa campagne, François Hollande avait promis un coup de pouce aux petits salaires. De manière générale, le salaire minimum est valorisé en fonction de l’inflation. La promesse était qu’il soit aussi indexé par rapport à la croissance. Si une telle hausse devait se confirmer, le SMIC horaire serait à 9,40 euro, soit une hausse mensuelle de 27 euros. Cette mesure inquiète les entreprises, particulièrement les TPE et PME, qui à elle seules emploient 24% des salariés rémunérés au SMIC. Elles craignent devoir se résoudre à un gel des embauches et des salaires, et à une baisse de leurs investissements. Les patrons, qui estiment déjà leurs coûts trop élevés, pensent que cela conduirait également à une baisse de l’octroi de crédit par les banques qui tiennent compte de la rentabilité des entreprises pour prendre leurs décisions. 

 

Croissance et taxe Tobin au programme

 

Ce vendredi, la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil italien Mario Monti, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, et le président français François Hollande, se sont rencontrés à Rome pour une réunion informelle en vue de préparer le conseil Européen des 28 et 29 juin prochains. Les quatre représentants ont parlé croissance et se sont mis d’accord pour un montant d’environ 1% du PIB européen, soit environ 120 à 130 milliards d’euros, pour financertout un paquet de mesures pour favoriser la croissance et redonner la confiance aux investisseurs pour la zone euro. La France a aussi parlé d’une stabilité financière nécessaire, et l’Allemagne a bien sûr rappelé que le respect des règles budgétaires était indispensable. 

Les quatre pays ont aussi discuté d’une taxe sur les transactions financières. Angela Merkel y était opposée tant que les 27 pays de l’Union Européenne n’y adhéraient pas. Mais la pression du parti socialiste démocrate allemand, dont les voix lui seront indispensables pour ratifier la création du Mécanisme Européen de Stabilité, a eu raison de ses idées. Les traités européens prévoient l’accord de 9 pays au moins pour créer une coopération renforcée. En voilà déjà quatre, et l’Autriche y est également favorable. Des pays comme les Pays-bas, le Royaume-Uni ou encore la Suède y sont opposés. Une telle taxe pourrait rapporter de l’ordre de 50 milliards d’euros par an, en fonction du nombre de pays concernés, et des taux appliqués aux produits taxés.