Bankia fragilise un peu plus l’Espagne

 

En parlant un peu trop de la Grèce, on a peut-être un peu oublié l’Espagne. Le pays est revenu sur le devant de la scène depuis quelques jours pour de mauvaises raisons, en particulier depuis l’éclatement de l’affaire Bankia. La quatrième banque du pays affole les marchés. La bourse de Madrid a chuté à un plus bas historique, jamais atteint depuis 2003. Elle a chiffré à 19 milliards d’euros le montant des capitaux nécessaires à son renflouement.En nationalisant l’établissement en mai dernier, l’Etat en a apporté 4,5 milliards. Il en reste encore beaucoup à trouver. Le gouvernement de Mariano Rajoy a bien proposé de les financer par la dette mais les taux records, notamment des obligations à 10 ans, laissent penser que c’est une mauvaise solution. Une autre est que l’Etat donne lui-même des obligations à Bankia qui lui serviront de collatéral pour obtenir des financements de la part de la Banque Centrale Européenne. Mais cela pourrait être vu comme du financement direct à un Etat, un principe que ses statuts lui interdisent.

Après l’éclatement de la bulle immobilière en 2008, l’immense majorité des créances douteuses, ces crédits octroyés par les banques et qui ne peuvent pas être remboursés, a du être provisionnée par les banques en raison d’un risque de défaut de paiement élevé. Le montant de ces créances douteuses serait de l’ordre de 184 milliards d’euros actuellement. 

Outre le secteur bancaire, l’Etat veut aussi secourir ses régions, très endettées et qui ont besoin de capitaux pour se financer. Or ces régions pèsent très lourd sur l’économie. La Catalogne, c’est par exemple 20% du PIB espagnol.

Mariano Rajoy a promis que son pays s’en sortirait seul, sans aide extérieure. Mais sa situation et les appels de plus en pressants de l’Allemagne à accepter une aide du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) vont peut-être le contraindre à changer d’avis.

 

 

Encadrement des loyers, ça reste flou

C’est une promesse de François de Hollande : l’encadrement du prix des loyers pour redonner du pouvoir d’achat aux Français. Mais Cécile Duflot, la ministre de l’égalité des territoires et du logement est restée très évasive sur le sujet. Une concertation aura bientôt lieu avec les acteurs du secteur du logement. Deux solutions existent et le gouvernement devra faire un choix : soit il ne concerne que les nouvelles locations et les renouvellements de baux mais cela ne représente pas une majeure partie des transactions ; soit le dispositif est plus rigoureux et il risque de décourager les propriétaires de louer, ce qui aggraverait la pénurie de logement, notamment dans les zones sensibles. A l’heure qu’il est, on semble néanmoins se tourner vers un blocage temporaire des prix de location dans les zones sensibles. Un propriétaire ne pourra plus augmenter le loyer de son logement entre la fin d’une location et une nouvelle location. 

 

Retraite à 60 ans : élargissement des bénéficiaires

 

François Hollande avait prévu de 130 000 à 150 000 bénéficiaires de son dispositif pour les retraites. Il n’y en aurait finalement que 100 000. Il permettra aux personnes ayant commencé tôt à travailler et qui ont cotisé le nombre d’annuités nécessaire de partir à la retraite à 60 ans, deux ans avant l’âge légal. Cette baisse de la prévision a été prise par le gouvernement Ayrault qui souhaite du coup élargir le nombre de bénéficiaires. Certains syndicats voulaient que les périodes de chômage soient prises en compte dans le calcul. Ce sera finalement la maternité. Les femmes ayant eu des enfants et qui ont commencé à travailler tôt verront certaines périodes de maternité prises en compte dans la durée de leur cotisation. Une négociation sera entreprise pour spécifier les périodes en question. 

 

En bref, l’immense majorité des spécialistes anticipe un statu-quo du taux de refinancement de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui est actuellement à 1%. Pour soutenir les banques de la zone euro, une nouvelle opération de refinancement est envisagée. Deux ont déjà été effectuées et portaient sur des financements à 3 ans. 1 000 milliards d’euros avaient été injectés. Cette fois-ci, cela pourrait être des prêts à échéance plus longue.