Le groupe de rock ukrainien « Okean Elzy » (Océan d’Elza) né en 1998 peut être considéré comme le premier groupe de rock du pays qui marque sans aucun doute la naissance (même si celle-ci est assez tardive) du rock ukrainien jusque-là inexistant.

      

                                

 

 


Une des raisons principales de ce retard est sans doute la langue ukrainienne elle-même, considérée comme très peu adaptée à ce genre de musique. En effet, l’ukrainien semblait être prédestiné à la promotion des chansons traditionnelles populaires faisant partie du folklore national.

Quand le rock arrive en URSS dans les années 70 on assiste à une poussée vigoureuse des premiers groupes de rock sur le sol de l’Union Soviétique à l’exception de l’Ukraine où l’on continue de privilégier la musique et les chansons traditionnelles. Dans les années 80, le rock soviétique chanté en russe s’affirme définitivement. Les groupes tels que « Machina Vrémeni », « DDT », « Kino », « Naoutilous Pompilious » et autres se positionnent en piliers inébranlables du rock russe. 

A la même époque, le groupe biélorusse« Pesniary » connaît son apogée. Le premier disque sorti en 1972 composé principalement des chansons traditionnelles biélorusses adaptées au style rock bénéficie d’un succès immédiat. C’est le premier groupe soviétique qui se produira à l’étranger (Etats-Unis) en 1976. Cette idée d’adapter des chansons traditionnelles au style rock ou disco trouve son écho du côté russe. L’Ukraine, par contre, reste toujours en dehors de cette tendance.

Même l’indépendance de l’Ukraine proclamée en 1991 ne favorisera point la modernisation musicale. Bien au contraire. On revient aux sources, donc au folklore. Tout ce que l’Ukraine peut exporter comme musique à cette époque c’est bandoura, gousli et gopak. Il faut attendre l’année 1998 pour voir paraître le premier album du groupe de rock ukrainien digne de ce nom intitulé « Tam, de nas néma » (Là où l’on n’est pas). On s’aperçoit en plus que la langue ukrainienne peut être parfaitement adaptée au rock car le groupe ne chante qu’en ukrainien. Tout dépend de l’écriture des textes que l’on doit au soliste du groupe Sviatoslav Vakartchouk.

 

    

Ci-dessus, le clip « Ya ne zdamsia bez boïou » (Je ne me rendrai pas sans combattre), album « Gloria »,et ci-dessous : «Taka, yak ty » (Quelqu’un comme toi), chanson du film russe «Nous venons de futur ».