d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale.
Nous ne sommes pas encore dans un état de grâce pour François Hollande comme l’avait Sarkozy à son élection en 2007. Son faible score de 1,5 points au dessus de celui de Sarkozy n’engage pas à un optimisme béat quand à une majorité bien rose à l’Assemblée. Mais pour Le Figaro et LCI un sondage de OpinionWay publié vendredi 25 mai, 55 % des personnes interrogées souhaitent que François Hollande ait une majorité à l’Assemblée nationale. De plus, Jean-Marc Ayrault bénéficie d’une popularité de 65 % devant François Hollande 61 % selon le baromètre Ifop-JDD. D’autres sondages montrent que le PS et l’UMP seraient au coude à coude. L’Ifop-Fiducial pour Paris Match et Europe 1 réalisé les 18 et 19 mai et publié le mercredi 23/05, donne au premier tour le PS + PRG, obtiendraient 34,5 % pour 33 % à l’UMP+ Nouveau centre + PR. On trouve là l’écart de la présidentielle du premier tour. Tout repose sur le second tour des législatives qui verra des matchs à trois avec le Front national qui est crédité de 16 % – 2 points tandis que pour le Front de gauche 7 %- 4 points par rapport à son résultat du premier tour de la présidentielle. Pour le Modem 4 % – 5 points, et pour EELV 4,5 % +2 points, les chances d’être présents au second tour sont minimes. On voit que l’électorat dans sa grande enveloppe reste stable mais que depuis sa prise de fonction François Hollande bénéficie d’une bonne opinion.
Normalement si la logique qui suit l’élection du président de la république se confirme François Hollande devrait avoir une majorité lui permettant d’appliquer sa politique. Le 6 mai, il a gagné 333 circonscriptions sur 577 soit 57, 7 %, mais beaucoup de très peu.
Quels sont depuis la nomination du gouvernement les points qui pourraient faire évoluer positivement l’avantage du PS ?
Tout d’abord sa prise de fonction qui, tout en étant modéré, n’en confirme pas moins ses objectifs. La croissance condition de réduction des déficits par la relance des investissements, par rapport à des mesures structurelles, reçut un accueil favorable au cours de ses contacts internationaux. En outre, son entrée à Bruxelles au sommet informel du mercredi 23 mai, ou il fut surtout question des euro-bons isola, la chancelière, habituelle vedette, ce qui fit qu’il reçut, de la presse Allemande, un flot de critiques. Hollande «vole la vedette à Merkel» titrait le Spiegel, ajoutant «il a dominé la rencontre», que de bonnes choses pour la France. Le Merkozy est bien fini et le Merkollande pas près de le remplacer. On voit, déjà, des pays comme l’Espagne, l’Italie, l’Autriche, l’Irlande mais pas avec le même esprit, abonder vers la solution Française, puisqu’ils verraient leur taux d’emprunt baisser. Les Pays-Bas resteront hostiles aux euro-bons même si l’Allemagne infléchit sa position. Quant à la Belgique, elle y serait favorable sous conditions.
Il n’y a pas d’Europe, c’est du chacun pour soit.
Se dessinent donc deux blocs, les pays du Nord contre ceux du Sud dont François Hollande pourrait bénéficier pour faire infléchir les opposants à sa politique. Quant à la Grèce sa sortie probable de l’euro pourrait bien lui apporter des avantages, les euro-bons seraient pour elle un nouvel espoir, son taux d’emprunt voisine les 22 %, ce qui est insoutenable. Ce ne sont pas les déclarations de Christine Lagarde qui changeront les choses. Dans un entretien au Guardian, publié samedi 26 mai, déclare penser «plus à ces jeunes enfants dans un petit village du Niger qui vont deux heures par jour à l’école, et qui rêvent d’avoir une bonne éducation». «Je pense que les Grecs devraient commencer par s’entraider collectivement, en payant tous leurs impôts». «Je pense aussi à tous ces gens qui essaient tout le temps d’échapper aux taxes». Déclarer cela ne change rien.
Hollande va modifier le rapport de force, il a déjà changé l’ambiance.
De plus, son engagement sur le retrait de nos troupes d’Afghanistan fin 2012 pour lequel il vient de l’exprimer à nos soldats, par son voyage surprise, marque la volonté de maintenir ses engagements présidentiels. Le retrait de nos troupes se fera de manière ordonnée et coordonnée. Donc que des points positifs depuis son élection pour un président qui n’avait aucune expérience.
La nomination de Jean Marc-Ayrault à la place de Martine Aubry qui vient encore de se distinguer en traitant de «naze» Jean Marc-Ayrault, le Canard enchaîné du 23 mai, après avoir, contre toute attente, devant ses collaborateurs déclaré que dans le duel télévisé qui l’opposait à Sarkozy, que, «il n’a pas été bon du tout. Mais qu’importe même un âne avec le poing et la rose gagnerait la présidentielle».
Jean Marc-Ayrault bien plus modéré que Martine Aubry, moins connu médiatiquement, dispose d’un potentiel de confiance qui atteint 65 %, ce n’est pas rien. A cela, s’ajoute la déplorable conduite anti républicaine de la précédente majorité qui vida les bureaux de leur mobilier et de leurs archives, ce qui motiva encore plus les ministres nouvellement nommés, pour la plupart sans expérience. Aux recrutements de directeurs de cabinet et de conseillers, plus de 400 personnes, ils procèdent par ordonnances pour l’application du programme présidentiel de François Hollande. Outre la réduction de 30 % de leur rémunération, la Charte déontologique, la réduction des dépenses de fonctionnement avec la présence sur le terrain des ministres, ce gouvernement qualifié d’incapables par le précédent, se montre plutôt à la pointe de l’action, autant de facteurs qui devraient être positifs pour l’obtention d’une majorité de couleur rose à l’Assemblée nationale.
Autre bonne nouvelle, l’annonce du maintien par l’agence de notation financière Moody’s de la note triple A de la France, la baisse du taux obligataire Français à 10 ans s’est poursuivie. Hier déjà, il était tombé sous 2,5 %, flirtant avec son plus bas de 2,46 % le 31 août 2010. C’est ce record qui a été battu vendredi. Le taux de l’obligation Française de référence est maintenant à son plus bas historique, soit 2,414% à 09h55 contre 2,531% jeudi soir. Le précédent gouvernement mange son chapeau.
Coté politique d’opposition, on constate que l’UMP n’est pas meilleure que l’était le PS après que Lionel Jospin perdit le second tour de l’élection de 2002. La guerre déclarée entre François Fillon et Jean-François Copé pour le leadership du parti fait des ravages. «Depuis le départ de Nicolas Sarkozy, il n’y a plus à l’UMP de leader naturel», François Fillon le Figaro du 23/05/12. Le départ de Nicolas Sarkozy libère les ambitions à un mauvais moment. Il est évident que le contrôle du parti conditionne un pas vers l’investiture UMP pour la prochaine présidentielle. Et comme probablement au PS, il y aura des primaires nationales, et là Fillon a toutes ses chances. Mais d’autres sont dans l’ombre, ils pourraient tirer par cette rivalité une position favorable, par exemple Alain Juppé qui n’a pas dit son dernier mot. On n’a pas fini de voir ce parti se déchirer si son score aux législatives est médiocre.
A cela, si l’on ajoute les plans sociaux qui s’amoncellent d’un peu partout, et qui montrent l’état déplorable dans lequel le gouvernement précédent a laissé la France, Hollande devait obtenir une bonne majorité. Autant de paramètres favorables pour sa politique.
Ben oui, grâce à la droite qui s’est empressée de lancer la machine à perdre !
[b]Alea jacta est[/b] bonsoir,
Ce qu’il y a de bien chez-vous c’est que si les socialistes gagnent ce ne sera pas de leur faute mais des défauts de la droite.
En d’autres termes, les socialistes sont des mauvais.
Il doit y avoir quelque chose dans votre esprit qui vous empêche d’être objectif.
Vous n’avez donc pas fini de souffrir.
Bien à vous,
Anido
Allons, allons, je m’en voudrais d’être aussi objectif que vous… Avouez tout de même que la droite a embrayé sur la machine à perdre ! Dis-je donc une bêtise ? 😉
D’humeur plutôt taquine, je ne sais ce qu’est de souffrir (en politique bien évidemment);)
Bonne continuation…