20 ans,  le plus bel âge paraît-il. 20 ans, l’âge de l’insouciance, du bonheur, d’une vie qu’il reste à construire. 20 ans, peut-on encore rêver aujourd’hui ?

 

 

Baccalauréat avec mention, groupe d’amis fidèles, joli petit appartement, pas de soucis particulier à vrai dire. Etudiante depuis 2 ans, mes 3 futures années se profilent parfaitement, il est vrai que je n’ai pas à me plaindre. 20 ans fraîchement passés, j’ai tout le loisir de m’imaginer ma vie future.

Dans mes rêves, d’ici 10 ans, après avoir voyagé partout dans le monde, j’aurais un bon boulot bien rémunéré, j’aurais fait construire ma propre maison, je commencerai à envisager des enfants tout en pensant à mes futures vacances.

En restant objective, j’aurai très certainement galéré pour trouver un CDI (si j’ai la chance d’en avoir un !) après mon master, sûrement à un niveau au-dessous duquel j’avais espéré, parce que "trop diplômée", "trop rémunérée". Ma banque ne voudra pas m’accorder un prêt pour construire à taux inférieur à 125% (au moins, et avec garantie.), et mes futures vacances se feront au camping du coin. 

Vision pessimiste de l’avenir me direz-vous ? Simple observation de la société qui m’entoure.

10 ans d’éducation civique et d’Histoire de France. 10 ans ou des heures passées à faire la propagande d’une France riche et forte, qui attend ses jeunes enfants les bras ouverts. Il m’a fallu du temps pour comprendre comment on pouvait nous formater. Passé le bac et les félicitations, à deux doigts d’approcher le monde du travail, on nous apprend notre appartenance à la génération Y, celle en qui la société n’a pas vraiment confiance, qui passe son temps entre Internet et les soirées alcoolisées. 

Et là s’enchaînent multiples paradoxes :  "il faut absolument continuer ses études pour s’en sortir" mais "sachez que jamais vous ne trouverez un emploi en sortant de l’école avec le niveau de qualification pour lequel vous êtes formé".

"Il faut absolument parler 6 langues couramment" mais "seulement l’anglais vous servira vraiment." "Il faut absolument avoir de l’expérience pour décrocher un job" mais "passer 40 ans si vous devez retrouver du boulot c’est vraiment difficile".

"Les entreprises veulent des jeunes motivés, volontaires, avec de nouvelles idées pour faire bouger les choses" mais "il faut qu’ils se plient à ce qu’on leur dit de faire". 

 

Dans un monde de plus en plus individualiste, je ne sais pas si mon article sera utile pour défendre ma cause. Je veux juste faire réagir sur cette jeunesse qui espère énormément mais qui obtient peu de réponses. Beaucoup ont baissé les bras. Et pour ceux qui, comme moi, veulent y croire encore, ils envisagent de partir tâter le marché de l’emploi (ainsi que la mentalité) dans de lointaines destinations.