Distribuer les feuilles de publicité, ce n’est pas honorable, mais s’il n’y a pas d’autre issue, c’est un bon moyen de gagner pour tout le monde, indépendemment du sexe et de l’âge.

Je me suis retrouvé sans job. Il s’est avéré qu’on s’intéressait peu au français dans notre ville éloigné du centre. Il s’agit de la Russie. C’est-à-dire une profession d’enseignant de français reste honoré mais le nombre de places à enseigner la langue est réduit. On s’est entièrement livré à l’anglais. Je pense que cette situation est habituelle dans le monde présent.
 Qu’est-ce que entreprendre?

 

En me promenant dans l’avenue centrale de notre ville  j’ai croisé un homme portant un placard sur sa poitrine et son dos. Là, il était écrit une invitation à visiter une librairie vendant des livres  bon marché. C’était un étudiant, à ce que je crois, il distribuait les feuilles de publicité parmi les passants. Je me suis adressé à lui pour lui demander de m’apprendre les conditions de travail. Il m’a expliqué que la journée de travail durait 6 heures pendant lesquelles il devait distribuer les feuilles malgré le froid -25. En effet, cet hiver est très sévère chez nous. D’ailleurs, il pouvait entrer dans la librairie après  15 minutes de son séjour au froid pour se réchauffer. Une heures de son travail coûtait 600 roubles (18 eur.)

Ce n’est pas un grand-chose, mais 6 heures de travail d’un enseignant coûte environ autant. Je suis monté dans la librairie et après une courte conversation avec une employée j’ai été recruté en tant que promoteur de vente. Un premier avantage, c’est que vous êtes complètement indépendant au cours de votre journée de travail. Aucun patron ne vous surveille. Votre tâche est d’être une publicité vivante et ne pas oublier de distribuer les invitations.  J’accepté  avec plaisir cette chance. Mais il a fallu me soigner, c’est-à-dire, acheter les bottines fourrées. Les pieds sont un des points les plus sensibles au froid.

La tactique de cette distribution porte de bons fruits. Décidément les gens prêtent attention à votre placard et à vous, se renseignent sur l’emplacement de la librairie. J’ai mentionné que les livres à vendre étaient  bon marché. Voilà pourquoi on en achète prèsque en gros. Cette circonstance, à mon avis, tue le mythe que le livre est mort pour la jeunesse et non seulement. Ce n’est pas vrai. Il m’est agréable de contribuer au développement de la culture. Dans cette qualité la profession de promoteur de vente ressemble à celle d’enseignant. Au début une immense fatigue m’a pris. Est-ce une blague de passer 6 heures débout au froid? Puis je m’y suis habitué. Parallèlement je ne cesse pas de chercher un vrai job.  Or, on vous traite avec une sorte d’indulgence comte tenu de la simplicité du travail.  Mais ce n’est rien. Je veux souligner encore une fois que l’indépendance complète vaut cher et surtout pour les gens qui ne sont pas habitués à être soumis à n’importe quoi.