La semaine débute, le soleil était au rendez-vous, un bon présage pour les jours à venir, l’occasion de la débuter par un sujet léger mais sympathique. Le chat, charmant petit animal moustachu, est, avec le chien, le compagnon idéal pour les amoureux des « boules de poils ». Pratique quand on vit en ville dans un appartement, il sait s’adapter au mode vie citadine et sédentaire. Le greffier aux pattes de velours existe à travers le monde, faisons un éclairage sur la vie des matous aux pays des sumos.

L’archipel est un vrai paradis pour les minous, ils sont très nombreux à y vivre. Ils ont peut-être été attirés par le fait que les japonais sont de grands pêcheurs et de gros consommateurs de poisson. Les nippons utilisent le produit de leur pêche pour composer la majorité de leurs plats, que ce soit pour faire des sushis, des yakitoris, des sashimis ou des ramens également. Les « nekos », leur nom japonais, sont à tous les coins de rues, notamment aux abords des marchés. A Tokyo, près des étals de Tsukiji, le plus grand marché aux poissons du monde, nous pouvons assister à une vraie invasion quand vient la fin des négociations. Affamés ou gourmands, ils chassent, fouillent et éventrent les sacs poubelles avec leur pattounes, si bien que les rues deviennent de véritables porcheries. Certains n’ont pas de maître et d’autres en ont, ils vivent dans l’errance ou sous le toit de leur propriétaire, foulent les trottoirs des avenues bardées de magasins au tumulte incessants, les étendues herbues des parcs nationaux ou encore les calmes ruelles des petites villes. Le chat est un animal qui convient parfaitement à l’esprit zen, d’apparence noble et calme mais dans le fond, stressé et actif. Beaucoup de marques et d’enseignes en ont fait leur mascotte. En outre, ils sont devenus de véritables vedettes de séries, de dessins animés et de films. Citons par exemple, Hello Kitty, la petite chatte blanche née dans les années 1970 à l’adresse des jeunes femmes entrant dans la vie active, un personnage complétement dévié de son public d’origine devenu un véritable phénomène de mode se déclinant à toutes les sauces. On ne compte plus le nombre d’objets dérivés à son effigie.

Le studio d’animation phare Ghibli aime les mettent à l’œuvre que ce soit dans des rôles secondaires comme dans Kiki, la petite sorcière ou bien en tant que protagoniste principal, vu dans Le Royaume des Chats.  N’oublions pas la star des années 1970 et dont la publication a continué pendant plus de 20 ans, Doraemon, le robot félin de couleur bleue venu du futur vivant des aventures aux côtés de ses amis.

Le manque de place et de temps refrènent de nombreux japonais habitant en ville à vouloir prendre un chat. La solution existe pour  les amoureux de ces animaux, les Neko Café. Le concept est simple, pendant une certaine durée, qu’il faut bien sur payer, le gérant vous laisse seul avec un animal. Vous pouvez le caresser, jouer à la baballe, lui donner à manger ou encore l’admirer en train de se faire des pourlèches de façon gracieuse. Une forme détournée de prostitution en quelque sorte. La race la plus appréciée est le scottish fold avec ses poils courts et ses oreilles repliées vers l’avant, mais certaines personnes affectionnent plus le highland fold, distinctif par ses longs poils.

L’attrait des japonais envers cet étrange animal ne date pas d’hier. Depuis des siècles, il est considéré comme un porte-bonheur, il n’est pas rare de voir dans les boutiques et dans les lieux de culte, des statuettes représentant un chat blanc levant une patte et sous une autre, une pièce de monnaie, ce sont des Maneki Neko. Dans la capitale, le temple Kotokuji leur est même dédié. Durant l’époque féodale, il était si précieux que les détenteurs paradaient avec, une laisse accrochée autour du cou. Le chat était un signe extérieur de richesse, plus il était beau et majestueux et plus cela montrait que vous aviez une position sociale élevée. Il faut attendre une loi en 1602, pour que l’on oblige les propriétaires à détacher leur animal afin qu’ils puissent circuler en liberté. La soie était parasitée par des éléments infectieux et le seul chasseur efficace était le chat. Par la suite, on lui attribua la fonction de protection de l’enfance. L’effervescence autour des matous a connu un grand coup de pouce depuis que la notion du « kawai », c’est-à-dire du « mignon », est devenue un phénomène de société volontairement choisie par le gouvernement et les entreprises tenant les rênes de l’économie.

Aux côtés de leurs rivaux canidés, les chats sont des admirés et aimés par les nippons. Un amour qui se ressent de façon immédiatement, ils ne sont ni sauvages ni effrayés quand ils voient des humains leur tendre la main. Au contraire, ils viennent vers vous tout en poussant un mélodieux et charmant « Miaou ! ».