Aujourd’hui encore, les avis en ce qui concerne les interruptions volontaires de grossesse sont partagés. Pour les uns, il faut légaliser l’avortement car c’est une solution lorsqu’on se retrouve enceinte ou parent sans l’avoir voulu et sans y avoir pensé réellement. Les autres eux, luttent afin que tous quelles que soient les situations, nous assumions nos actes et qu’enfin nous appréhendions l’avortement comme faisant partie des crimes à condamner. Mais malgré les risques et les peines qu’on court lorsqu’on interrompt une grossesse en cours ou qu’on se fasse avorter, les services de santé et autres cliniques le plus souvent clandestins, refusent du monde tant la demande est forte.
« C’est une affaire très rentable je vous assure. Je pourrais même la conseiller à tous ceux qui comme moi, connaissent le métier. Car par ces temps qui courent, c’est l’occasion rêvée de se faire des sous supplémentaires. Je reçois en moyenne huit, dix patientes par jour en raison de 45 000 Fcfa au moins. Je dis 45 000 Fcfa au moins parce que les prix varient selon le mois de grossesse. Plus la grossesse est avancée, plus les risques sont grands et plus mon cachet est lourd, consistant » nous livre un pratiquant qui souhaite rester dans l’anonymat.
Ainsi, jour après jour, c’est des milliers d’enfants innocents, que des gens sans foi ni loi exterminent sous prétexte que des supposés parents n’ont pas eu le cran d’aller jusqu’au bout de l’acceptation de leurs actes et de leurs choix. En définitive, je dirais que l’avortement, bien qu’interdit dans presque tous les états, est pratiqué clandestinement dans les hôpitaux, chez les tradi-praticiens et dans les villages. C’est un acte ignoble, un crime contre l’humanité qu’il faut interdire à tous prix. Car nous ne sommes pas détenteurs de vie, par conséquent, nous devons nous abstenir de tout acte et de tout choix qui occasionne et engendre la mort. Plusieurs actions doivent et peuvent être menées. Les différents états doivent concentrer l’essentiel de leur combat sur la sensibilisation et sur la culture des valeurs. Des brigades de contrôle doivent être déployées sur le terrain afin de freiner les plus récalcitrants.