Déjà vendredi 17 février. Le redoux est là. Il fait gris, scandaleusement. Les oiseaux viennent picorer sur l’appui de mes fenêtres, appui garni de graines, de graisse de canard, de minuscules morceaux de viande séchée. Entre granivores, carnivores et omnivores, ces piafs semblent s’entendre. Là où des humains s’étriperaient, ils semblent coopérer. Il est vrai que les rapaces ne se manifestent pas. Pas encore.

Je viens de jeter un œil à la presse européenne. Elle fait preuve d’une touchante absence d’unanimité. Entre un Sarkozy, tout gonflé de sa nouvelle importance de candidat-président ou de président-candidat, qui assène diverses contre-vérités devant une claque triée sur le volet (malgré quelques hurlements bien sympathiques, mais refoulés à l’aide de la célèbre machine à bosseler par ce qu’on nomme les forces de l’Ordre. A quoi on voit que NS fut autrefois Ministre de l’Intérieur). Entre ce personnage et son concurrent le plus direct, François Hollande, vient se glisser l’extrême-centriste Bayrou, dont personne n’attend de miracle, mais qui entend bien, non comme en 2007, ne rallier personne pour le second tour, mais donner ses voix au candidat le moins déplaisant – autrement dit, selon toutes probabilités, M. Hollande.

Reste la grave affaire de Mme Le Pen. Si, comme le pensent les experts, le Conseil constitutionnel estime qu’en l’état, le coup des 500 signatures restera tel qu’il est, il est possible, vu le forcing des gens de l’UMP auprès des signataires potentiels, que Marine Le Pen n’obtienne pas ses 500 parrainages, auquel cas le scrutin présidentiel serait à la fois injuste et ridicule.

Je n’aime pas le FN, ses idées, ses membres, les propos de ses dirigeants mais, dès lors que ce parti, légal, joue le jeu démocratique (encore que certaines prises de position du fondateur-président d’honneur soient souvent sanctionnées par les tribunaux), il convient qu’il soit présent lors du scrutin.

Ouf ! J’y suis. Mais qu’il est difficile d’écrire ici. Je ne vois pas de sauvegarde automatique et si j’essaye d’utiliser ma dernière version d’Open Office, le copier coller m’oblige à reformater ma prose. A mon âge. J’ai déjà perdu un article comme ça, faute de sauvegarde automatique. Tant pis.  Je risque le coup. Que ne ferait-on pour un euro facilement (?) gagné ? 

J’écoute les gens parler, dans mon coin. Personne ne veut la victoire de Sarkozy, sauf quelques minoritaires déçus qui, faute de voter FN, s’abstiendront ou, le coeur au bord des lèvres, déposeront dans l’urne le bulletin frappé du sigle présidentiel. Mais ici, en Ariège, Hollande fera au moins 60% au premier tour. Ce qui n’est pas représentatif.

Ce qui l’est en revanche, ce sont les inquiétants reportages audio et vidéo des médias qui nous montrent des quantités d’électeurs qui voteront pour le sortant, juste histoire de barrer la route aux vilains "partageux".

Tiens, si Michel Onfray était candidat je voterais pour lui. A cause de son athéisme, de sa remarquable démolition de Freud, et malgré sa surglorification de Camus qui reste pour moi, comme l’écrivait jadis mon camarade d’écurie, Brochier, "Un philosophe pour classes terminales" (ce qui n’est pas si mal. Ferry et ses consorts n’en sont même pas là).

Bien, je vous laisse, les amis. Comme on disait lorsque j’étais petit : "Votez dur, votez mou, mais votez dans le trou".

 

A riverderci.

 

FL