Vivement dimanche ?

 Un dimanche décisif ou pas ?

 

Le temps ne m’inspire que fort peu de confiance. Je parle non seulement de la météo – prise hier en otage par un fervent amateur de ciel bleu (ou d’orages, faut pas être sectaire) – mais aussi du temps qui passe, sans espoir de retour. J’écoute, par ci par là, les prophètes de malheur, les Cassandre de l’UMP – Union des Mauvais perdants. J’écoute aussi les propos de nos nouveaux gouvernants. Ouarf. Sont timides, les mecs. Dès que Cécile Duflot a parlé de dépénaliser l’usage du cannabis, tous les hypocrites de tous bords, de la gauche Mélanchon à la droite extrême, ont hurlé au crime. Quand tout le monde sait que la majorité des Français a fréquenté, fréquente ou fréquentera ce petit plaisir, on se pose la question de savoir qui rêve, qui plane ou qui fantasme ?

 

Siné mensuel, admirable organe de presse, fournit d’ailleurs un bon exemple d’une certaine façon de faire et de penser. Le dessin montre un curé (soutane, aube blanche, tout du Père Sévère – merci Lacan). Des mômes l’interrogent sur la contraception, dont chacun sait qu’elle est condamnée par sa Sainteté Radzinger (qui ferait mieux de s’occuper des comptes bizarres de son entreprise). Et le bon prêtre, magistral, comme s’il causait ex cathedra, de répondre : « Pour ne pas avoir d’enfants, faites comme moi : enculez des petits garçons ».

 

On notera au passage l’abominable sexisme de l’écclésiastique : sa recette ne vaut que pour les petits mâles. Que doivent donc faire les filles ? Je demande à mes merveilleux et fidèles lecteurs des divers sexes connus de m’apporter leur solution. Merci d’avance.

 

Bon, mais c’est pas tout ça. Dimanche 10 juin, nous allons voter. Ce qui sera méritoire, vu le temps pourri que Météo France nous promet. Et d’autant plus méritoire qu’à une lieue de mon bureau de vote, se tient un vide-grenier qui nous intéresse, mon épouse et moi-même. Mais, chiner sous un pébroque, c’est pas la joie. En outre, dans ma circonscription, la première de l’Ariège, y a en principe dix candidates et candidats, tous approuvés par le Conseil constitutionnel. Manque de pot, Céline Bara, actrice porno de son état, a été proprement éjectée de son site Internet, de ses sources de financement, si bien que sa littérature électorale n’a pu être imprimée.

 

Comme elle a de la ressource et des couilles à revendre (non, c’est pas ce que vous croyez, vu qu’elle préfère les dames), elle a trouvé le moyen de reparaître dans le paysage. Il devrait donc y avoir des bulletins de vote à son nom dans tous les bureaux de la première circonscription de l’Ariège. Certes, quelques points de son programme me paraissent un peu trop radicaux (en pariculier sa proposition de supprimer le permis de conduire à tous les plus de 70 ans – vu que ma femme et moi en comptons 79. Mais bon, après tout, si, comme elle le propose, on disposait de solutions de remplacement, je me passerais de conduire)

 

Cette personne, qui vit, et travaille, dans un joli village d’Ariège, Belesta, en train d’agoniser, préconise la suppression des banques (au sens habituel du terme), la plus totale laïceté. Elle a fondé un parti qui se nomme le MAL. Pour savoir ce que désigne cet acronyme, consultez Google. Vous serez édifié.

 

Si ses bulletins sont, comme je l’espère, sont présents, je voterai pour elle. Et, au deuxième tour, mais au deuxième tour seulement, pour la candidate patronnée par Mélanchon (une fille très sympathique au demeurant. Je l’ai croisée sur le marché du Mas d’Azile).

 

Car de quoi s’agit-il ?

 

De pousser Mélanchon – chez lequel je devine quelques timidités- encore plus à gauche (en oubliant certaines des lubies du PCF, son principal soutien). Ce qui permettra à ses candidates et candidats de peser lourdement sur Hollande et ce trop bon apôtre de Ayrault. J’ai trop souffert, et ce pays aussi, de la social-démocratie, pour cautionner une fois de plus une fois de trop, un de ces compromis qui sauvent les intérêts privés au détriment de l’intérêt public.

 

Pour le quart d’heure, il est vrai, François Hollande semble devoir tenir ses promesses. Mais il faut rester vigilants, veiller à avoir la peau de Merkel (de façon métaphorique, bien entendu) et celle des banquiers (la solution préconisée par Céline Bara me plaît infiniment…, surtout qu’elle n’a rien, cette solution, de métaphorique ! Merkel n’est qu’une femme politique. Les banquiers sont des criminels contre l’humanité.

 

Un conseil, les amis : vous devez des sous à votre banque ? Envoyez-la se faire têter les yeux, comme on disait, dans mon jeune âge. Elle ne pourra rien contre vous.

 

Un crédit vous engage ? A vous faire sodomiser, sans corps gras, avec des taux usuraires ? Cessez de payer ! Exigez des espèces de vos patrons en les menaçant de cesser de bosser s’ils ne vous versent pas du fric, sonnant et trébuchant. Etc…

 

Encore un mot : si je ne peux pas voter pour Bara, parce qu’elle aurait été empêchée jusqu’au bout (ce qui ne serait guère démocratique, vu que l’ennemie numéro un de la « démocratie » peut présenter, elle, des candidats), je voterai pour le candidat soutenu par Poutou, malgré la vague tentation social-démocrate de l’excellent Poutou.

 

Pour conclure, je vous rappelle, les amis, qu’au deuxème tour, au moins dans mon coin, il faut impérativement voter pour la candidate (c’est le cas en Ariège) ou le candidat (quel que soit son sexe) du Front de Gauche. Afin de rappeler à Mélanchon (un peu) qui, sans nous, ne serait que député européen, et à Hollande (beaucoup) que, sans nous, il continuerait de présider le conseil général de la Corrèze !!!

 

Et, comme je ne cesse de le serinez, VOTEZ DANS LE TROU !!!

 

François Lourbet