On pourrait presque penser à un slogan de campagne vu le climat politique actuel , et pourtant nous resterons en bonne mesure dans le domaine rugbystique avec néanmoins cette jolie devise "oser et entreprendre".

Evidemment ce n’est pas le match du tournoi des VI Nations qui peut servir de base à cet aphorisme mais plus prosaïquement la rencontre "plus modeste " du Top 14 où Clermont recevait à domicile le Racing Métro (et ce sous des cieux et des terrains plus glacés mais ceci est une autre histoire).Le style de jeu proposé notamment par l’équipe de Clermont devient symptomatique d’un changement radical du jeu des équipes .Où auparavant on voyait des combinaisons répétées , réitérées un peu de façon monocorde, la place devient maintenant ouverte à un vrai jeu , une vie du ballon , une impulsion donnée par les joueurs et non des combinaisons apprises par coeur et "resservies" comme en école de rugby.C’est tout à l’honneur des coachs qui permettent ainsi d’ouvrir une liberté aux joueurs et également à un style de présidence qui permet un made in Clermont . Le terme peut sembler un tantinet moqueur , au contraire, l’entraînement permet la liberté. S’entend qu’à force de développer des automatismes et des techniques, les joueurs ont entre les mains toutes les cartes pour faire vivre le ballon avec aisance et liberté, en individuel comme en collectif. 

Le joueur devenant acteur du jeu développe ses gammes tactiques et techniques et crée ainsi l’adaptation propre au rugby de haut niveau en vogue de nos jours.Il lui devient alors naturel d’agir et non de subir, de développer ces envolées (le fameux "french flair" en somme) qui ravit public et spécialistes, car le rugby est avant tout tactique et non statique. La main devient l’outil de l’action sans oublier l’art habile du spectacle, le tout avec renouvellement et originalité ce qui redonne ses lettres de noblesse à un championnat qui parfois sombrait dans la guerre de tranchée , se figer sur ses défenses… La passe à la main renaît de ses cendres , mettant de côté les phases immobiles (quoique nécessaires parfois) , pour "créer du jeu " , de la dynamique , chercher des solutions et donc renouer avec la créativité d’antan.Bien sûr quand le résultat est au rendez vous , le jeu en vaut la chandelle mais pourquoi pas , après tout le rugby est un sport mais aussi et avant tout un jeu … (même sous des cieux glacés! )