Les exportations allemandes restent solides
Les exportations allemandes ont reculé de 4,3% en décembre selon les données corrigées en valeurs saisonnières, la baisse la plus marquée depuis janvier 2009. Les économistes s’attendaient à une diminution de 1% seulement. L’excédent commercial souffre de ce petit repli, et s’élève à 13,9 milliards (contre 14,9 le mois précédent et 14 attendus). Les spécialistes pensaient que la demande intérieure pouvait relancer l’économie et pariaient sur une hausse de 0,6% des importations. Au final, ces dernières ont chuté de 3,9%. La production industrielle de décembre a connu sa plus forte baisse depuis début 2009. La première puissance économique de la zone euro, clairement tournée vers l’exportation, pâtit des conséquences de la crise de la dette. Après s’être rapidement remise de la crise de 2008, le ralentissement économique mondial et les incertitudes concernant la zone euro risquent de plomber ses perspectives de croissance. Des estimations montrent même que le PIB allemand pourrait connaître un premier repli pour le quatrième trimestre de 0,25%.
Néanmoins, les chiffres sur l’ensemble de l’année 2011 montrent que les exportations ont atteint un nouveau record, dépassant les 1 000 milliards d’euros. La tendance est bonne, les commandes de biens industriels connaissant une hausse de 1,7% en décembre. La demande européenne est moins forte, mais celle du reste du monde compense. L’excédent commercial allemand s’élève à 158,1 milliards d’euros en 2011, contre 154,9 milliards en 2010. A titre de comparaison, la France connaît un déficit commercial de près de 70 milliards d’euros.
La dette française corrigée à la hausse
Les chiffres concernant le déficit public devraient être inférieurs aux attentes, plus proches de 5,5% que des 5,7% prévus. Ce n’est pas la même histoire avec la dette puisque la trajectoire est opposée. Elle devait être de 88,3% du PIB, elle a été relevée à 89,1% du PIB. Ce chiffre a été revu à la hausse en raison de la participation de la France au Mécanisme Européen de Stabilité (MES) qui doit remplacer progressivement le Fonds Européen de Stabilité financière (FESF) à partir du 1er juillet. Ce nouveau fonds possèdera, en plus de garanties des Etats comme son prédécesseur, de capitaux "en dur" à hauteur de 80 milliards, une somme qui devra donc être réellement dépensée par les Etats qui y participent. La participation de la France serait évaluée au total à environ 20 milliards d’euros. Cette somme sera versée en 5 fois. La première partie sera versée en 2012, à hauteur de 6,6 milliards d’euros. Ce qui fera gonfler inévitablement la dette…
La dette devrait s’élever à 89,3% du PIB en 2013 puis devrait progressivement diminuer pour atteindre 83% en 2016.
Un déficit en baisse, la Cour des Comptes intervient
Le déficit public devrait être inférieur aux attentes pour 2011. L’objectif était de 5,7% du PIB, il devrait être de l’ordre de 5,5%. Le gouvernement souhaite le faire baisser à 4,5% en 2012 pour atteindre l’équilibre fin 2016. Le déficit public comprend la déficit de l’Etat, les comptes sociaux et ceux des collectivités locales. Le déficit de l’Etat s’élèverait à 84,9 milliards d’euros en 2012 (dont 6,5 environ consacré au MES). Dans son rapport annuel, la Cour des Comptes veut que l’Etat aille plus loin dans ses réformes pour réduire le déficit. Elle estime qu’à peine 10% des efforts visant à annuler le déficit avait été effectué courant 2011. Elle a également conseillé la suppression d’environ 15 milliards d’euros de niches fiscales ou encore celle des dispositifs de défiscalisation Girardin en faveur de l’outre-mer. La loi Girardin permet une réduction d’impôts de 50 à 70% des sommes investies dans l’immobilier ou la production dans les territoires d’outre-mer. 70 000 investisseurs ont profité de cette réforme en 2009. Le coût est estimé à environ un milliard par an pour l’Etat. Selon la cour des Comptes, cette réforme ne profite même pas aux habitants, les investissements se faisant en décalage par rapport aux besoins et ne contribuant pas au développement économique local. De plus, le régime des intermittents du spectacle est également pointé du doigt par l’institution. Le déficit du dispositif atteint un milliard, soit un tiers du trou de l’assurance chômage. Le trop grand nombre de sous-préfectures françaises ainsi que la mauvaise gestion de France Télévisions sont aussi cités par la Cour.
En bref, Nicolas Sarkozy a confirmé ce mercredi la hausse de 2% de la CSG sur les revenus financiers le 1er juillet et la baisse des charges patronales le 1er octobre, la date également prévue pour la hausse de la TVA de 1,6 point. L’application de ces réformes est trop tardive regrette le Medef. Un changement de gouvernement en mai prochain pourrait changer la donne.
Enfin, Les discussions se poursuivent en Grèce. Des sources proches laissent à penser qu’elles sont proches d’aboutir.