Comme une mécanique cyclique, chaque année revient la période des carnavals. Une occasion rêvée d’en faire un article afin d’en savoir un peu plus sur ce rite ancien aux nombreuses origines. Telles des habitudes ancrées dans nos pratiques, tenter de retrouver le pourquoi du comment peut se révéler très difficile. Connaître l’origine exacte du Carnaval, une mission qui pourrait même laisser Sherlock Holmes, malgré son esprit fin, dans les choux.
Remontons à l’une des plus anciennes traces d’un semblable évènement. Dans la Rome Antique, dans les rues de l’Empire, la joie et la bonne humeur étaient à l’honneur sur un fond de spiritualité. Les citoyens se réunissaient lors des Lupercales, des Saturnales ou encore des Bacchanales, 3 célébrations avec sacrifices et vin coulant à flot, dans le but d’attirer les heureux présages des dieux peuplant un panthéon abondant. Dans les temps anciens, le mois de mars était le début de l’année, il fallait donc clore l’année allant minutes après minutes vers son échéance en se débarrassant de tous les aspects négatifs.
A l’occasion de ces réjouissances, l’ordre établi était renversé, les maîtres devenaient esclaves et vice versa. L’Eglise, dans sa conquête de la foi, reprend la fête païenne du Carne Levare Levanen ayant lieu en février. Une journée destinée à consommer les derniers aliments gras afin de rentrer dans une ère moins sympathique, le Quadragesima, 40 jours de cure d’austérité alimentaire. On s’aperçoit directement le plagiat lexicale avec les termes Carnaval et Carême.
Le Carnaval s’insinue de plus en plus dans le calendrier religieux mais sa date change selon les années. Il débute avec l’Epiphanie et se termine avec le Mercredi des Cendres, précédé la veille par le Mardi Gras. C’est durant ce jour que l’on consomme tous les aliments à forte teneur adipeuse. On abuse de crêpes, de beignets, des bugnes ou encore de bretzels tout en se déguisant en des personnages du folklore local.
Durant l’époque médiévale avec ses châteaux et ses gentils damoiseaux, le renversement de la société était toujours commémoré. Dans les villes, les bourgeois prenaient la place des petites gens, tandis que ces pauvres hères paradaient dans leurs plus beaux atours. Une forme de contestation tournée en dérision.
Au Brésil, les rues de Rio sont bondées quand les chars défilent avec des danseuses très déshabillées gesticulant au rythme des cariocas. A Venise, les vénitiens et les touristes revêtent des costumes et des masques mystérieux. Les enfants se transforment en policiers, pompiers, princesses, personnages de jeux vidéo ou de bande dessinée. Tous endossent pour un jour l’apparence d’un personnage fantastique. Il serait bien que la pratique du chambardement social continue de nos jours, que les hommes politiques ou les actionnaires des grosses entreprises, dans leur bureau verni et haut de plafond, roulant dans des berlines dernier cri avec chauffeur, vivent un jour la vie des smicards et des SDF pour se rendre compte de la dure réalité du quotidien. Une plongée en immersion qui pourrait être riche en constatations.