La crise. Elle revient partout, tout le temps. Chaque jour elle amplifie les dettes, fait disparaître l’argent comme par magie, devient la muse des journalistes, fait des malheureux… Bref, le système va mal, très mal. Certains, comme Jean-Luc Mélenchon, candidat du front de gauche aux élections présidentielles, annoncent la fin du capitalisme et de ce culte de l’argent. Car, qui est responsable de ces troubles ? Certes, les banques, les spéculateurs, les particuliers incapables de rembourser leurs prêts… Mais voyons au-dessus : l’argent lui-même tire les ficelles. Ainsi, il convient de rappeler l’histoire de cette chose, son rôle chez l’individu, dans la société et les solutions pour le changement.

 

                Remontons d’abord aux sources : d’où vient l’argent ? Autrefois, alors qu’il n’existait pas, les hommes désirant obtenir quelque chose d’autrui tentaient un échange, parfois peu valable : le plus fort l’emportait. Car un bout de saucisson pouvait être échangé contre trois porcs, à titre d’exemple. Mais un jour naquit l’argent. Le but était alors de fixer une valeur aux choses, une référence universelle des biens, afin que l’injustice ce règne plus. Paix et prospérité devaient en émaner. De plus, il répondait (et répond toujours d’ailleurs) à ce désir que l’homme a en lui, qu’est celui d’échanger avec l’autre et d’obtenir davantage. Enfin, avouons qu’il donne un certain sens à la vie, au travail. Car c’est dans l’espoir d’une certaine rémunération que je travaille, que je suis en mouvement, que je vis.

               

Mais voilà, il se passa un phénomène auquel on ne s’attendait pas. Plutôt que de considérer l’argent par rapport à l’objet désiré, c’est l’inverse qui se produisit : reconnaissons-le, on évalue toujours quelque bien en fonction de son prix. Pourquoi en est-il ainsi ? On accorde pourtant pas plus d’importance aux couverts qu’à la nourriture qu’on mange, non ? Mais cette comparaison comporte une faille : ils ne nous permettent pas de manger plus, ni de manger quelque chose qu’on ne pourrait pas engloutir sans. Regardez chez Macdonads… Bref. Parce que l’argent ne représente pas un objet, ni plusieurs d’ailleurs. Il est une totalité des biens matériels. On peut tout acheter, tout avoir avec cet argent. De ce fait, l’homme a tendance à désirer s’enrichir toujours plus : regardez les milliardaires russes qui viennent séjourner dans leur immense villa sur la côte d’azur. S’en débarrasser ? Pas question, l’homme a toujours eu besoin de bien matériel lui appartenant pour s’accrocher à la vie. Or quoi de mieux qu’une totalité de biens ? Seulement, voyez le problème qui s’opère, on en devient vite esclave.

               

L’individu seul n’est pas totalement responsable de ce phénomène : c’est la société qui joue le plus gros rôle. Nous dépendons tous des autres, et ne souhaitons pas être exclu de leur compagnie, ce qui est parfaitement légitime. Vous n’avez qu’à voir ces SDF dans la rue, sont-ils acceptés de tous ? La société comporte plusieurs tares. D’abord, elle est constituée d’individu, chacun éprouvant le désir de se placer au-dessus de tout le monde, une soif de pouvoir inébranlable. De plus, cette société a toujours considéré comme le plus puissant et respectable celui qui possédait le plus. Ainsi, les plus riches ont le pouvoir sur les autres. Voilà le cercle vicieux qui s’opère : on veut être différent et pas « comme tout le monde », l’argent est un moyen pour réussir. Et une rébellion n’aura pour conséquence que de placer un autre au-dessus de la foule. Impossible de s’en débarrasser.  La seconde tare est que tout un peuple ne peut vivre en communauté sur des seules bases morales. Cela aurait pour conséquence de créer des clans, des groupes réservés et de violents conflits. L’argent, valeur objective, sans couleur (ni bon, ni mauvais) peut mettre en commun tout le monde. L’Etat doit être garant de cela, et constituer des institutions objectives. Ainsi il existe le ministère de l’économie et de la finance, et pas de ministère de la bonté ou de la malhonnêteté. Cela vous paraît sûrement absurde, mais il convient d’éclairer ce rôle qu’a l’argent dans nos sociétés. Fatalité, car l’argent apparaît alors comme nécessaire. Mais la conséquence de cette mise en commun, c’est que chacun dépend de son voisin, et le monde est alors un immense domino express !

 

Alors quelles solutions pour lutter contre ce culte de l’argent ? Anarchie. Nihilisme. Il est clair que l’argent n’aurait alors plus sa place dans la société, mais à l’instar de toute chose. Je ne vous ferai pas un cours sur de sciences politiques, mais l’anarchisme reviendrait à la guerre civile. La solution est dans nos têtes : Changer de point de vue face à l’argent. La vie continue, quoiqu’il arrive. Et ce n’est pas un ou deux billets en plus ou en moins qui doivent la changer…