Dans la vie, il y a des personnes avec qui il y aura toujours une animosité. Pas de sympathie possible, seulement des ennemis héréditaires. Des générations ont passé, des siècles également, mais les écossais et les anglais ne se sont jamais réellement sentis entre amis. Les défenseurs de la Rose ont étendu leur hégémonie sur l’ensemble de l’île et c’est par la force des choses qu’ils doivent cohabiter.
Des propriétaires d’une même terre subissant une colocation obligée. Alex Salmond, Premier Ministre écossais, du Parti Nationaliste, très populaire et fortement réélu en mai 2011, est à l’initiative du débat houleux. Le maître de Holyrood souhaite rendre sa liberté à sa chère terre bardée de lacs et de vertes prairies.
David Cameron, le Premier Ministre anglais conservateur, déjà empêtré dans la crise européenne, s’est vu ajouter un nouveau sujet explosif à sa liste des priorités. Il a donné son accord sur l’idée d’un referendum mais en échange, il veut être le meneur de la danse.
Tout d’abord, le référendum qui devrait se tenir à l’horizon de l’automne 2014, date symbolique pour fêter les 700 ans de la victoire de Banneckburn sur les anglais, doit être simple et comporter une seule question avec un réponse par "oui" ou par "non". Il souhaite, en outre, que le vote soit permis à toutes les personnes de plus de 18 ans. Salmond n’est pas sur la même longueur d’onde. Il souhaite un référendum avec une question et des clauses supplémentaires et un vote ouvert dès 16 ans.
Cameron espère temporiser et mettre l’Ecosse au pied du mur. Si elle décide de s’émanciper, elle sera certes autonome mais ne profitera de plus aucune aide de la "perfide Albion". Ne dit on pas que la liberté se paie cher ? Pour l’instant, la majorité des 5 millions de Scots est contre l’indépendance. Il faut savoir que le pouvoir écossais profite déjà de compétences sur sa politique judiciaire, d’éducation, sanitaire et écologique. Le pays possède aussi ses propres équipes de sports et de son drapeau.
La vraie volonté de Salmond est d’accentuer ses prérogatives économiques et pourquoi pas ne plus être astreint de payer en billets imprimés avec la tête de la Reine. De plus, si indépendance il y a, le pays devra de nouveau satisfaire aux conditions nécessaires pour réintégrer l’Union Européenne, il serait impensable de voir un pays, tel que celui ci, être absent.
Toutefois, il ne faut pas être trop gourmand, à vouloir voler de ses propres ailes, on risque de se faire brûler par le soleil et chuter fatalement. Ce n’est pas Icare qui dira le contraire.
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Un pays de rêve!