MILK : Porté disparu

Les USA sont un pays marqué par des symboles. Des rues peuplées d’affiches et d’enseignes aux logos de Coca Cola, de Mac Do, de Starbuck’s ou encore de Burger King. Des habitudes culturelles comme le beurre de cacahuètes tartiné avec amour par une mère aimante pour sa progéniture afin qu’elle passe une bonne journée à l’école. Des images cultes telles que des femmes désespérées qui engloutissent des pots énormes de crème glacée devant un bon soap. 

Des empreintes culturelles bien ancrées qui dès le premier coup d’oeil ne trompent pas. Dans cette liste non exhaustive, le lait a une place plus que prépondérante. Les américains en sont de gros buveurs, certainement l’un des plus gros consommateurs de ce breuvage blanc. Une Amérique sans lait, c’est comme une France sans vin, sans fromage et sans sa traditionnelle baguette. 

Depuis quelque temps, la psychose règne. Tous les matins c’est le stress permanent pour les arpenteurs des rayons des supermarchés. Une seule question taraude leur esprit, va t il y avoir du lait ? Oui, le lait se raréfie, du moins le lait biologique. Les gérants sont même obligés de poser des panneaux d’excuse devant les étagères en précisant que cela n’est pas de leur fait, mais celui des fermiers. 

Pour une raison inconnue, les quantités de lait consommées n’arrêtent pas de croître, ce qui de facto engendre une pénurie, une hausse des prix et de la spéculation. Se promener avec une bouteille de lait dans la rue peut être dangereux, vous risqueriez de vous la faire subtiliser. 

Le prix grimpe car nourrir les vaches devient de plus en plus cher. Le coût du blé et du foin bios s’envole lui aussi mais sans heurter de plafond. A côté de cela, les fermiers sont aussi touchés par des sécheresses et des inondations itératives. Faire du lait bio devient un véritable chemin de croix pour ces éleveurs qui voient leur marge de bénéfice fondre comme neige au soleil. 

Pour être étiquetées "organic", bio en anglais, les vaches doivent être nourries sans pesticides, sans hormones malsaines qui les font grossir comme des boeufs, pourtant elles ne sont pas grenouilles, ou encore sans antibiotiques. Ainsi de plus en plus de fermes perdent ce précieux sésame qui leur permet de vendre leur production deux à trois fois plus cher que le prix conventionnel. 

Même si le prix du bio est plus élevé, les 312 millions d’américains semblent commencer à s’éveiller aux affres de la malbouffe. A croire que les campagnes contre l’obésité organisées par  Michele Obama portent leurs fruits. Malgré la crise qui mine les salaires, ils sont prêts à acheter "organic" plutôt que conventionnel. 
Le lait c’est bon ! Les produits laitiers sont nos amis provoquant des sensations pures. Cependant, il est à consommer avec modération, lui aussi, car ce liquide issu du ruminement bovin ou ovin, bu à outrance peut nuire à la santé. Effectivement, des recherches ont montré que les cancers colorectaux ont tendance à se développer chez les gros buveurs de lait.