Nicolas Sarkozy a annoncé qu’une taxe sur les transactions financières verrait le jour en France. L’Allemagne et l’Italie y sont opposées pour le moment. 

 

 

 

Mesure électoraliste pour les uns, courageuse pour les autres. Cette taxe sur les transactions financières, le président y était opposé il y a encore quelques mois. Est-ce l’échéance de son mandat ou les effets de la crise financière actuelle qui l’ont fait changer d’avis ? Dans tous les cas, ce qu’on peut dire c’est que la France prend cette décision de manière plutôt isolée. L’Allemagne et l’Italie sont plutôt favorables à des discussions pour la mise en place de mesures sur un plan européen. La France ne veut pas attendre, et souhaite montrer l’exemple. "Le fait que les transactions financières soient les seules transactions exonérées de taxe est inacceptable" selon Nicolas Sarkozy. "Nous n’attendrons pas pas que tout le monde soit d’accord" a-t-il poursuivi. 

 

Une telle taxe est depuis longtemps évoquée depuis le tout début de la crise financière actuelle. Il s’agirait d’une taxe concernant l’ensemble des marchés financiers, les marchés boursiers, les marchés de devises, les produits dérivés et tous les produits financiers négociés par les professionnels des marchés financiers. Cette taxe aurait pour but de limiter les transactions et spéculations de court terme qui entraînent une forte fluctuation des prix des actifs dans le long terme qui aboutissent à des bulles et des krachs qui ont des effets désastreux sur l’économie réelle. Une taxe rendrait obligatoirement cette spéculation beaucoup moins rentable. L’instauration de cette taxe permettait également de récolter énormément d’argent. L’institut économique autrichien estime qu’avec un taux global de 0,05%, 500 à 1000 milliards de dollars par an pourraient être ramassés même en supposant une réduction de 65% de l’activité du marché.

 

D’autres arguments sont favorables à cette taxe : réduction de l’alliance aujourd’hui évidente entre les élites étatistes et les élites financières et donc la mise en place de politiques publiques alternatives au néo-libéralisme. Et bien entendu, une baisse de l’instabilité des marchés, et donc une réduction des risques d’une nouvelle crise financière.

 

Les arguments contre cette taxe sont beaucoup moins crédibles et plus abstraits. Ils sont essentiellement basés sur la capacité des marchés à atteindre l’équilibre entre l’offre et la demande.  Le grand nombre des transactions financières reflèteraient l’énorme besoin de liquidités nécessaires à la fluidification des prix des actifs vers leur valeur d’équilibre. Certaines transactions permettraient également de soutenir une meilleure gestion du risque. 

 

D’ailleurs, certains pays y sont opposés. Autant l’Allemagne et l’Italie sont favorables à un consensus européen. Mais le Royaume-Uni a peur des conséquences qu’une telle taxe aurait sur sa place boursière de La City. Les craintes peuvent également être vues du côté Français. Si la France applique toute seule cette taxe, on pourrait observer un transfert des transactions financières vers d’autres places boursières d’Europe. Ce qui serait plutôt mal vu…