… avant que je perde mon titre AAA…bscons.
Un certain mercredi 29 décembre 2010, j’entamais dans la brume d’une pièce incertaine le Manus XXI de ce Journal fourre-tout. Trois cent soixante-cinq jours plus tard exactement, je l’achève sans pitié.
Lecture du Journal d’un mythomane de Nicolas Bedos que je découvre couché sur le papier. Plume alerte, charges aiguisées pour mieux pénétrer les proies, je me trouve un peu fade à côté. Fini le temps de gros niqueurs minitellien où je cassais la rondelle de Sophie Marceau répandue dans un Zulawski en rut : elle « a l’air d’un tubercule pour charcutier poids lourd, enviandé par un cheptel butyreux de pâlots gras du bide. » (18 février 1988). J’émousse ma pique sans raison rationnelle puisque rien ne peut me retenir ni me contraindre. Peut-être une frilosité croissante, la part d’existence à vivre se réduisant. Les places de polémistes et pamphlétaires en vue sont prises et rien ne me motive pour aller jouer des coudes et parader sur la scène médiatique. Grotesque je serais ! Se contenter de cette obscure parcelle infinitésimale sur le Net et pondre, pondre jusqu’à ce que crève et fin s’en suivent. Jalouser en secret les réussites littéraires, pourquoi pas : ça entretient le semblant de substance de ses écrits. Justifier ses propres inconséquences par un retrait proclamé volontaire, allons-y : l’illusion s’érige comme le confort des insatisfaits, des sous-vivants au regard de leurs inavouables aspirations. Laisser les ascensions aux autres, bichonner son stoïcisme et garantir ainsi le minimum excitatif. L’heure de la libération absolue est très loin d’être venue. Après la flagelle comme préliminaires, une petite rétrospective à la Bedos s’impose. Que retenir de la croulante 2011 aux affres consommées ? Elle n’a vraiment pas tourné rond : ça fuite de partout, ça grogne et ça s’éparpille… Janvier frigorifie : je me refuse d’émerger, à d’autres les érections. Quelques populations arabes chamboulent les équilibres géopolitiques chers à nos réservoirs et aux séjours d’autruches-touristes pour nous infliger de l’islamisme radical qu’on mijote déjà dans nos meilleures cités. Pas mieux en Février, d’autant que la MAM s’enlise. Allez, je me retourne un coup pour replacer la couette. Vous connaissez la chanson : « Michelle sans selle, s’est vautrée à ne voir que son angle ». Elle confirme ainsi son double effet : une impression de rectitude à la limite du psychorigide pour mieux camoufler ses bourdes, la gourde, ses boulettes et son nécessaire de survie à la sauce Ben Ali. Loin d’être la seule, mais la maladresse médiatique est la sentence suprême pour un personnage public. Exit l’Alliot-Marie ! Voilà que Mars prend des couleurs atomiques. La percée de la centrale de Fukushima, ouverte à tous les vents, nous permet de humer ses profondeurs énergisantes. De là à couvrir les terres de France d’éoliennes, la Joly plissée a sauté le pas et au-dessus des mottes. Mon sac de provisions me l’avait pourtant conseillé : « Trier, c’est simple. En vrac, dans la poubelle verte » les Mamère, Duflot, Joly et Lipietz. Action citoyenne en attendant que le réchauffement nous engloutisse via les eaux hostiles. Finalement, je pète un coup et je me rendors. De qui se moque Avril ? J’attendais la danse touchante de deux moineaux et je me retrouve avec le ballet de la longue desséchée se frottant contre l’otarie gloutonne. Le Lagarde et Nanard, ça ne vous dit rien ? Une compilation très financière avec du trop complexe pour vraiment révolter le bon pôple. Les arguments de la Christine tiennent la route, mais celle-ci se borde déjà de gibets pour que les enragés mélenchonniens se soulagent à coup de banquiers, d’affairistes et de traders, mais pas encore des salopards du ballon rond obscènement payés. Quelques idoles à préserver pour que les apprentis révolutionnaires ne se pendent pas eux-mêmes. En Mai, fourre ce qu’il te plaît ? Le cher DSK égaye l’année, enfin ! Ce Dangereux Satyre (pas encore) Knouté comble bien profond sa voie présidentielle évitant ainsi à la Marianne de se trimballer un SEXtennat avec un addict du coït dominateur. Exit l’excité ! Le rut se prolonge en Juin : la verge en tête de proue pour un Tron mis à pied trop massé. Strauss-Khan était resté dans l’assouvissement du mâle de base : mains aux nibards, pénétration sans doigté et fellation imposée. Du primaire dont la seule obsession est de faire traire ses gonades encombrantes de gré ou de plus en plus de force… Avec Georges Tron on quitte la sphère du cul pour celle de la voûte plantaire avec orteils bien dessinés. Le dadais, villepiniste avant qu’on lui offre un sous-maroquin, a caressé et mâchouillé du panard délicat sans l’entier consentement des propriétaires. Du viol assimilé dont la seule accusation suffit pour le débarquer. Ne surtout pas s’encombrer de brebis libidineuse dans le camp du fidèle Sarkozy. Au trou le Tron ! L’été s’annonçait bandant, Juillet liquéfie les ardeurs et impose du Guérini comme plat de suffisance. Beaucoup moins bellâtre que le Georges piétiné, même carrément patibulaire, le président du Conseil général des Chiottes-du-Rhône arbore la complète panoplie de la barbouze politique avec dérive mafieuse. Quand l’impunité fait sa parade… Heureusement, le Montebourg veillait au grain pour nous dispenser de cette nuisible ivraie. Début Août, j’ai cru un instant que l’ami Pagnol était revenu, avec sa Pomponnette… et non, encore raté ! Le temps des fadettes rappelle simplement que la liberté de la presse n’est jamais acquise. Stop ! la grandiloquence dormitive, c’est l’été ! Monokini et courbes à croquer pendant que notre triple A est à la diète. Comme une revanche du cancre : le pays dans son entier, et notamment ces empafés de profs, doit subir les foudres de censeurs incorruptibles. Une dégradation annoncée qui porte un coup à la fierté patriotique mal placée. Pour le chaos claironné, attendons qu’il arrive. Les U.S. n’ont pas l’air de se porter si mal avec un A de moins… Berk ! la rentrée de Septembre : les cartables pour les mioches de la République, les mallettes pour les moches de la politique. Vieilles affaires à se bouffer jusqu’en Octobre face aux arcanes cathédralesques de Karachi. Tête dans le baquet des deux crocos de la droite aux Présidentielles de 1995 : de l’argent sale à profusion, de la trahison en tartines écœurantes, des cadavres même… Toute la pourriture cumulée d’un jeu de massacre affiché démocratique et que les deux croulants ennemis, le sourd Alzheimer et le Goitreux coincé, voudraient que la Justice oublie. Pas de bol, Chirac a reçu sa sentence fin 2011 comme un vulgaire délinquant ; pour l’équilibre, espérons que Balladur ne puisse plus se tenir loin du pot crado des délits commis en son nom et avec sa doucereuse bénédiction. La belle saison a vraiment trépassé : Novembre et son automne poisseux accentuent la déprime. Le cœur antique de l’Europe ne peut plus nous offrir le moindre raffinement d’une grandeur perdue, mais juste se prendre quelques claques pour une prestation budgétaire calamiteuse. Après la Grèce disciplinée de force sous peine de banqueroute hors de l’UE, l’Italie sort de son ère de capotes à paillettes pour une rigueur déberlusconisée. Fin de cycle, récré terminée ! En Décembre, mieux que Laurel et Hardy avec leur piano de Sisyphe, Merkel et Sarkozy s’ingénient (ni saints, ni génies, je précise pour les empoussiérés du cortex) à entretenir leur romance, évolutive comme un meuble Ikéa pour cage à lapins : du « je t’aime moi non plus… » au « je t’encule moi aussi ! » sur le plancher clouté de leur baraquement branlant. La partouze à vingt-sept, malgré les deux Sex Toys en chef, n’a vraiment plus rien de jouissif. Adenauer, Spaak, De Gasperi, Schuman revenez : butiner vos brioches poilues sera toujours plus inspirant que le bal des gougnafiers infligé par vos lointains successeurs. Dix ans d’Euro et toujours pas d’État européen… On a élargi jusqu’au grand écart douloureux sans accélérer l’intégration avec abandon conséquent de souveraineté. La mosaïque, ça va très bien pour l’esthétique immobilière, mais pas pour une entité politique. Bouc émissaire de tous nos malheurs, l’UE se traîne : impasse et perd… Les finances, plus que jamais à sec, vont faire encore plus mal en 2012, point l’année de la fin du monde, mais du poing râpeux dans le fonds national : un fisting pour sonner le rappel, nous faire trébucher, avant l’achèvement. D’ici là, entonnons en joie : « C’est la Merkel, Moi Sarkozy / C’est elle la Grosse et moi le Petit / C’est la Merkel, Moi Sarkozy / Et nous sommes de faux amis ! » 2011 fut vraiment une année de merde, alors imaginez ce que sera 2012.
un excellent pastiche, mieux parfois que l’original.
Bonne Année 2012
Merci JP1 et belle année à vous. Dommage que les paragraphes ne soient pas visualisés dans la mise en page du texte. Pour plus de confort de lecture vous pouvez le retrouver ici : http://pamphletaire.blogspot.com/
deja fait, les illustrations sont aussi tres sympa et rendent le texte encore plus agreable
:); je decouvre votre « blog »; un régal, une tres belle ecriture; vous écrivez?
J’écris depuis longtemps oui… disons la fin des années 80… Un besoin et une exaltation. Mais je ne donne pas dans le roman, ce qui m’exclut de facto de la sphère littéraire académique.