Barthélémy Dias est poursuivi pour meurtre, homicide involontaire et détention illégale d’armes, mais le pistolet qui a tué Ndiaga Diouf serait introuvable. Dias est inculpé et placé sous mandat de dépôt. Voila les faits tels qu’ils se présentent sous nos yeux. Mais qui a liquidé le jeune assaillant? Qui a réellement appuyé sur la gâchette?  Où est l’arme légale du patron des jeunesses socialistes? Quelle arme a présenté Dias aux policiers? S’agit-il de son arme "légale" qui n’a pas certainement éliminé le mercenaire. 

 C’est pourquoi la police tenait alors à faire une perquisition à la mairie de sacré-coeur, mais éconduite par des conseillers municipaux. Ce qui a entravé manifestement à la procédure de l’enquête, et ne permettra jamais aux enquêteurs d’avoir toute la vérité sur cette affaire. Le juge d’instruction est chargé d’enquêter sur ce meurtre aux contours flous. Et il a six mois pour faire sa conclusion.  Il prendra tout son temps, disséquer les indices présentés par la police qui apparemment n’a pas encore trouvé l’arme du crime. En poursuivant Barthélémy Dias pour détention illégale d’arme, on le pousse à présenter une  arme fantôme.  Le jeune socialiste tireur virtuel, est présumé tueur.  Mais il peut s’en sortir si, à la fin de l’enquête du magistrat instructeur, le pistolet reste introuvable. En effet, même s’il y a des indices qui ont concouru à son inculpation, seule une preuve matérielle peut au tribunal de le déclarer coupable. Au cas échéant, le seul chef d’inculpation qui sera retenu contre lui, sera celui de détention illégale d’arme. Une arme qui n’est pas celle du tueur, elle appartiendrait peut être à un Meursault.  Tel ce personnage indifférent, insouciant que nous a décrit Albert Camus dans « l’étranger ». Ce Meursault sénégalais qui se cacherait derrière un gros bonnet pour tirer, et  qui « tue à cause du soleil », à cause d’une liberté absurde.