Henri Salvador chantait également, «  ne rien faire, c’est la conserver ». Il n’avait pas tort.

Travailler à s’en rendre malade, c’est complétement fou. La folie, les troubles du cerveau et autres altérations du ciboulot, nous guettent.

L’aliénation au travail engendrerait donc, dans certaines entreprises, une aliénation mentale. C’est du moins ce qui ressort de certaines études de la très sérieuse Organisation de coopération et de développement économiques sur le comportement des employés. 34 pays ont été passés au crible et le constat est lourd, la santé mentale s’est dégradée progressivement depuis plus de 10 ans.

Le stress, la pression, la productivité, encore et encore, tout cela nous ferait devenir zinzin. La dépression est là et par effet  boule de neige, histoire d’oublier son mal-être, il n’est pas rare de verser dans l’addiction à diverses drogues, alcools, maniaqueries intempestives et bien d’autres tares gênant une bonne santé mentale.

La santé s’en trouve donc altérée, mais tout cela coute cher. Il semblerait que pour soigner ces dérangements du comportement, l’Union Européenne engage environ 5% de son PIB. Il faut ajouter aux traitements, un sévère manque à gagner. Des travailleurs dépressifs c’est moins productifs que des employés motivés, surtout quand ils se portent absents.

Les plus atteints sont les travailleurs les plus précaires. Plus vous êtes pauvre et plus vous avez des (mal)chances de devenir maboul. Perte d’emploi rimerait avec perte de raison. On perd quand même beaucoup dans cette histoire.  


La nature des pensions d’invalidité s’en retrouve perturbée. Avant, on pouvait bénéficier de ce type de pension quand on perdait une main dans la scie sauteuse, une jambe dans une broyeuse, quand les poumons étaient brulés de l’intérieur par une inhalation massive de produits hautement toxiques mais que l’on ignorait à peine, maintenant, la dépression peut être caution à une invalidité de travail.


On se tue au travail et le cerveau n’est pas le seul atteint par la pression ambiante, le système respiratoire l’est aussi, avec une bonne place pour l’asthme. Mais n’oublions pas les maladies de peau comme ces belles croutes rouges purulentes qu’il ne faut pas gratter mais que l’on fait quand même. Les troubles musculo-squelettiques liés au mouvement répétés ou encore ces belles petites boules portant le doux nom de tumeurs.


Le Parlement de l’Union a entériné en fin de semaine dernière, une nouvelle mesure pour préserver la santé mentale des employés. Alors les patrons d’entreprises, si vous voulez que vos salariés produisent plus, faites leur plaisir, accordez leur plus de RTT, des conditions moins stressantes, du meilleur café à la machine, des offres plus intéressantes au comité d’entreprise ou encore des primes en fin de mois pour booster le travail.


Etre dingue de travail, c’est possible, c’est louable et cela n’engage que soi. Devenir dingue à cause du travail, cela est problématique et n’oublions pas que cela ne sert à rien. Il faut mieux aller au travail le cœur léger que les pieds dans le plomb, alors prions pour que les entreprises comprennent le message et que la zen-attitude remplisse les bureaux.