Le FN nous refait-il le coup de ne pas parvenir à recueillir suffisamment de signatures pour sa candidate à l’élection présidentielle ?

      On pourrait le croire si on écoute Jean Marie Le Pen qui, aujourd’hui, au cours d’un repas avec des militants de son parti, à Nice, s’en est pris « au système inconstitutionnel des parrainages d’élus, nécessaires pour être candidat à la présidentielle. Il a déclaré : « Je ne vous cacherai pas que nous avons des difficultés à rassembler le nombre de signatures de maires. Beaucoup de nos amis avaient pensé – et Marine elle-même sans doute – qu’il suffisait de se séparer de la bête immonde pour que tout cela devienne très facile ». Il a ajouté : « c’ est que la répugnance des maires à donner leur signature est structurelle, (…) liée au fait qu’ils sont tenus par les conseils généraux, par les subventions qu’ils reçoivent »,

        Il a donc ainsi justifié « le recours constitutionnel que sa fille va engager : « cela a provoqué un véritable dysfonctionnement de la République puisque l’élection du président doit se dérouler au suffrage universel direct secret. Or la partie préalable de ce scrutin n’est pas secrète et même volontairement publique de façon justement à mettre les maires dans cette situation de dépendance. A partir de ce moment-là, elle est inconstitutionnelle"

       On se souvient que le Premier Ministre avait refusé la demande de Marine Le Pen de modification du système d’obtention des signatures pour être candidat à la présidence de la République.

       Lors du congrès national des maires, Marine Le Pen en avait profité pour réclamer « le retour à l’anonymat des parrainages, comme avant 1976 ». Il semblerait bien qu’après un quinquennat où la vie politique s’est un peu crispée, des clivages se soient bien marqués alors qu’ils étaient moins perceptibles à l’époque du duo Chirac-Jospin. Les maires sans étiquettes sont aujourd’hui plus réticents à parrainer un candidat car ils sentent bien que cela peut s’apparenter à « une coloration politique » et ils craignent que leurs administrés n’apprécient pas ! On voit ici ou là des maires qui décident en conseil municipal de n’accorder une signature à aucun candidat. On comprend ainsi que le nombre de parrainage des petits candidats va sans doute se restreindre. Ce qui est sûr c’est que tous les candidats actuels ne pourront pas arriver jusqu’au bout.

        Le père pense que d’autres candidats comme Chevènement ou Boutin pourrait s’associer à la démarche de sa fille auprès du Conseil Constitutionnel.

       Mais selon Le Nouvel Obs, « Jean Marie le Pen a, comme candidat à l’élection présidentielle, toujours franchi l’obstacle des parrainages depuis 1974, excepté en 1981 ».

        Alors, s’agit-il d’une véritable inquiétude compte tenu de la difficulté d’obtenir les signatures de maires ou d’une action destinée à se prémunir contre le risque de ne pas franchir l’obstacle ?

 

Sources : le Nouvel Obs, Le Figaro.