Il est des consciences que ne peut soumettre la morale

Il est des inconscients que ne peut ramollir la raison

Des cupides qui amassent, insatiables les trésors des mines

Laborieuses d’où gisent sans souffle les mineurs désabusés

Il est des ventres bedonnants qui s’engraissent

Comble de mauvaise foi des sueurs tièdes des paysans

Courbés à l’échine au dessus du sol aride

Des bouches béantes qui s’empiffrent des souffrances collectives

Des canines qui s’aiguisent aux cris de détresse de la meute affamée

Il est des galeux irréductibles que démange la cupidité

Que la compassion n’effleure au seuil de la douleur de la veuve

Du calvaire maladif de l’orphelin entre terre et ciel damné

Il est des souffrances qui ne sauraient tarir

Car à l’artisan pyromane le sort des dépossédés confiés

                                          Par delà maux, par delà souffrances