Aargh ! Je déteste pomper les confrères, surtout quand ils n’ont que les revenus de leur site pour financer des enquêtes, ce qui est le cas de Mediapart. Mais là, c’est trop drôle. Thierry Gaubert voulait que sa femme dise à la justice qu’il n’avait que la mise à disposition, en Colombie, d’une masure. T’entends cela, Bruno ? Sachant que le domaine de la finca Cactus couvre dans les 40 hectares, c’est franchement farce. Un peu comme si Florence Woerth disait à la Cour de justice « oh, vous savez, Liliane Bettencourt, elle me rétribuait en Suisse par une modeste collation et parfois une petite pièce, et encore, pas toujours… ». Ils osent tout, et on les reconnaît bien là…

Quatrième article de Mediapart sur les biens immobiliers et autres de Thierry Gaubert, proche de Nicolas Sarkozy, en Colombie… Et troisième reprise de Come4News, en ne pompant pas trop éhontément Mediapart et le site colombien de Semana. Mais, là, je fais une exception. Surtout en images, pour ne pas trop abuser. Je ne peux pas m’en empêcher. En substance, Thierry Gaubert disait à Hélène, sa femme : tu chantes au juge Ma Cabane au Canada, mais avec Colombie dedans et des rimes en i. Ma cabane en Colombie, est blottie au fond des lois, on n’y voit que des blattes, elle m’est prêtée par un ami… Je ne rêve que d’y emmener, les pauvres militants de l’UMP, les humbles colleurs d’affiches, ma cabane en Colombie, c’est la villa Sam’ Suffit…
On sait que Mireille, du Petit Conservatoire de la chanson, avec Jean Nohain, détournaient parfois en paillardes certaines de leurs chansons. Ainsi du petit chemin qui sent la noisette où paissent les morpions. Aussi drôle que le Je pète au lit, de Jamil.

Vous remarquerez que, quand je pompe des infos, j’essaye quand même d’enrichir et de rehausser le niveau et le débat…
Là, en Colombie, le petit chemin de la finca Cactus accueillait des cavalcades (15 chevaux) et des motorcades (invités choisis en limousines escortées par une voiture de l’ambassade de France). Ce n’était pas que « le rendez-vous de tous les insectes », mais du beau linge, accueilli par des statues de monarques français.

Chez Gaubert, cela donne : c’est une masure qu’on nous prêtait ou qu’on louait parfois pour une bouchée de pain. Si !
C’est bien simple, alors qu’il employait six domestiques à plein temps, et des extras, logés dans deux dépendances, c’est tout juste s’il ne disait pas à Hélène de Yougoslavie d’indiquer qu’elle enlevait les toiles d’araignées avec, sans façon, un bout de branchage.
Los, elle avait tout enregistré avec un magnéto de poche.
On a donc (Mediapart et la justice) un verbatim à hurler de rire ! LOL ! MDR !

 

 

Hortefeux gardera-t-il son sérieux devant le juge s’il écoute ce morceau d’anthologie ?

 

Mediapart donne quelques autres extraits rigolos, notamment celui où Gaubert dit à sa femme qu’il l’a prend pour une sotte, une oie. « T’as pas fait d’études, » qu’il lui dit. Jelena Karadordevic, sœur de Michel et Dimitri, n’a peut-être pas fait les brillantes études que l’on sait, à Nanterre, comme Nicolas Sarkozy, mais son mariage avec un « roturier affairiste » avait été considéré une mésalliance. En tout cas, quand elle évoque l’atmosphère de « débauche morale » qui régnait à la finca Cactus, où traînaient de très jeunes femmes olé-olé, elle n’évoque pas vraiment Paris Hilton.

Un coupe-gorge ?

 

Truc bizarre quand Gaubert dit : « la maison, ça peut être un coupe-gorge ». C’est des Farc qu’il cause, là, du cartel de Cali et d’autres narcotrafiquants ? Mieux vaut, effectivement, Votre Altesse, rentrer chez vos parents, vous y serez bien plus sérénissime.

 

Ce qui est trognon, quand on découvre tous ces dialogues (réservés aux abonnés) sur Mediapart, c’est l’impression que les tics de langage de Nicolas Sarkozy sont imités par Gaubert. Je ne parle pas des discours que Sarkozy récite, évidemment. Non, vous savez, la jactance habituelle. Genre, « quand j’pourrais plus payer, ça, tu fais quoi ? ».

Ah là, c’est un tout petit monde. Mediapart nous apprend par ailleurs que l’épouse de Philippe Marini, sénateur UMP, est une « cavalière émérite ». Comme, on peut le présumer, Madame Woerth. Cela crée des liens. Florence Woerth doit être morte de rage d’apprendre qu’Hélène et Thierry avaient des chevaux. Que l’on sache, elle n’a jamais été invitée à la finca Cactus. Peut-être parce qu’elle est plus trotteuse ou galopeuse que sauteuse ? Comme le disait Sarkozy à l’un des auteurs de Off – ce que Sarkozy n’aurait jamais dû nous dire (de Nicolas Domenach et Maurice Szafran chez Fayard) : « Dans le milieu de la politique, ce sont tous des ploucs sans aucune attention pour les autres. Ah, tu le savais pas. Mais je suis quasiment une exception… ».
Ben mince, ce doit être gratiné, les autres.
Il y a fort à parier qu’Hélène de Youg’, voyant son Thierry perdant de sa superbe et lâché par Sarkozy, a dû le prendre pour un plouc.

 

Hortefeux, au courant de rien
Tiens, si on en revenait à Hortefeux. Au courant de rien. Même pas du contrôle policier (présumé par Guéant) de Dominique Strauss-Kahn à proximité de ses dames du bois de Boulogne. Mais « Claude Guéant a eu raison de faire comme il l’a fait : on lui a posé la question, il y a répondu de manière transparente. ». Quand le FMI a posé la question à Sarkozy sur DSK, lui aussi a répondu qu’il ne savait rien des frasques de son candidat.

Quand on interroge Hortefeux, il répond aussi de manière transparente. D’ailleurs, il s’éclaircit la voix aux pastilles de Vichy, la ville de Claude Malhuret, qui lui cédera ou non de bon gré son fauteuil de maire. À Strasbourg, où il a retrouvé un siège qu’il n’avait jamais occupé au Parlement européen, il se dit sobrement « choqué » par les propos germanophones. C’est bien simple, pour lui, les Teutons, c’est quasiment des Auvergnats, qui eux, ne sont pas comme Hollande, avec un côté « pirouette-cacahouète ». C’est peut-être mieux que d’en avoir une de coincée dans la gorge avec l’affaire Gaubert, Bazire, Takieddine et surtout, consorts.

 

Là, il vient de dire que Standard & Poor’s, l’agence de notation, « ne met absolument pas en cause la politique menée par la France. ».
Même pas la France de Jospin ? Même pas le maintien des 35 heures ?

 

On se demande ce qu’il pourra nous dire lorsqu’on l’interrogera sur le nouveau siège de l’UMP, rue de Vaugirard, rénové pour un coût total (acquisition et travaux) de 40 millions d’euros. C’est quand même 5 500 m². Pour combien de militants à jour de leurs cotisations ?
Mais, non, comme dirait Thierry  Gaubert, ce n’est qu’une masure, un cabanon, poussiéreux, sombre (vaste façade en verre haute de quatre étages), miséreux. L’UMP au moins, sait comment financer : en faisant des dettes sur 35 millions pour 14 ans. C’est un peu comme en Angleterre, les plans retraite fourgués à des seniors de 94 ans, mais à l’inverse. Si, dans deux-trois ans, l’UMP calanche, qui paiera ?

Pour mémoire, la finca Cactus, c’est 30 000 ou 40 000 euros d’entretien annuel. Et pour le nouveau siège de l’UMP, combien ? En tout cas, cela fait du bien de voir des créditeurs capables de s’endetter encore sur 15 ans. C’est exactement ce que les marchés préconisent pour la France (ou plutôt, l’inverse…) ?

Si vous n’avez pas tout suivi, voir aussi :
Les mamelles de la Sarkozye en Colombie (suite)
et les précédents articles…