Au pouvoir depuis 1982 et âgé de 78 ans, l’actuel président camerounais a été réélu le 09 octobre dernier avec un pourcentage de plus de 77%. Ceci, au cours d’une élection que ses principaux opposants n’ont pas trouvé transparente. Aussi, certaines chancelleries occidentales (Etats – unis d’Amérique et la grande Bretagne) jusqu’aujourd’hui émettent elles – aussi de grandes réserves sur la sincérité de ce scrutin. La France, fidèle à ses positions a félicité le président réélu du Cameroun Paul Biya pour sa brillante élection,  avant d’ajouter ne pas douter de la bonne volonté de ce dernier à mettre sur pied un organe électoral vraiment indépendant pour les prochaines élections. Egalement, certains  observateurs ont vu en ce nouveau septennat de monsieur Biya un mandat de trop pour un pays qui se veut démocratique. Et peut être avec raison.

Maintenant,  si  l’actuel président camerounais voudrait ne pas confirmer la mauvaise foi que ses détracteurs voudraient l’attribuer, il lui faudrait poser au cours de ces sept prochaines années des actes à la fois courageux et révolutionnaires qui aideront le pays dans le futur à être une véritable démocratie en Afrique. Ainsi, Paul Biya devrait pour le scrutin présidentiel de 2018 mettre sur pied une loi électorale plus claire et plus juste qui préconiserait un scrutin à deux tours et l’acceptation des candidatures indépendantes ; aussi, l’homme du 06 Novembre 1982 devrait enfin mettre sur pied le Senat comme le prévoit la constitution de janvier 1996. Enfin, afin de tordre sérieusement le coup à la corruption, le digne fils de Mvomekà’a devrait autoriser la mise en application de l’article 66 de la constitution relatif à la déclaration des biens de tous gestionnaire de fonds publics. Toute chose qui faciliterait la tâche à la justice dans les procès de corruption et de détournements de fonds publics. Ainsi, en dépit de ses multiples  échecs depuis 1982, Paul Biya pourrait bouleverser les choses cette fois en entrant dans l’histoire comme l’homme qui a véritablement « apporter la démocratie au Cameroun ». Aussi, c’est le moment plus que jamais pour l’opposition de l’aider dans cette démarche qui risquerait fort bien de ne pas plaire à certains caciques du RDPC (parti de monsieur Biya) qui se voient eux –aussi investi d’un destin présidentiel et qui souhaitaient en 2018 profiter de ce tripatouillage pour accéder au pouvoir.