D'une façon un peu curieuse, deux affaires se regroupent actuellement autour des comptes sociaux. Tandis que les députés discutent de savoir s'il faut ou non prendre en compte la CSG et la CRDS dans le compte des impôts, qui sont destinés à rembourser, et dans le cas présent à équilibrer les dettes sociales, et uniquement à cela, la police continue ses coups de filet dans l'affaire du trafic de subutex, produit de substitut à la consommation d'héroïne, et que des médecins peu scrupuleux prescrivent à des patients imaginaires tributaires de la CMU ou de l'AME.D'après les services de police, le marché serait fort juteux …
C'est en 2006 que le trafic a pu s'intensifier, alors que l'Etat avait mis en place la CMU et l'AME, destinés aux personnes à faible (et naturellement aux personnes qui en sont dépourvues) revenus ou dans le cas de l'AME aux personnes résidant en France dans l'illégalité et sans papiers pour séjourner sur le territoire, mais s'y trouvant depuis trois mois au minimum (http://www.cmu.fr/site/index.php4). Ces systèmes sociaux permettent en effet de se rendre chez le médecin dans les mêmes conditions qu'un assuré normal, et de se voir prescrire des ordonnances qui leur permettront d'obtenir sans le moindre coût les sachets de subutex dont il est question. Non seulement le médecin prescripteur recevait une petite somme d'argent (20€) mais il était en sus remboursé par la sécurité sociale du coût de la consultation qui dans un cas habituelle ne lui aurait pas été payé. Dans ce réseau des pharmaciens, comme des médecins étaient complices de ces malversations.
Rappelons que les tributaires de ces services sociaux ne versent rien dans la caisse commune tandis que tous les salariés sont tenus d'y contribuer, et sont de moins en moins remboursés.
Le sachet de subutex se négociait aux environs de Paris à 10€, tandis que son coût réel dans une pharmacie est de 22€. Dans certains pays de l'est les prix sont bien plus élevés, et vont de 40 à 70€. Selon la brigade des stupéfiants, le trafic a pris une tournure internationale. Le préjudice est par ailleurs estimé à 4 millions d'euros. Les bénéficiaires de la CMU ou de l'AME dont les noms ont été utilisés par les malfrats ont pour la plupart été mis hors de cause après audition des services de police. Pas moins de 32 personnes ont été mises en examen, dont 10 médecins et quatorze pharmaciens, ainsi que les cinq "cerveaux" de l'opération, cinq tunisiens originaires de la même ville. C'est donc bien un service social à l'intention des plus démunis qui a été détourné pour alimenter un trafic international, et ce avec l'argent de tous les Français… Il est normal et logique qu'une société s'occupe des plus démunis parmi elle, mais n'existe-t-il pas une façon de responsabiliser les allocataires de ces différents services? Pour réduire la dette il est demandé de plus en plus de sacrifice aux assurés, tandis que la feuille de paye de chacun est réduite par ces différents prélèvements pour la sécurité sociale. Ces affaires ne sont pas nouvelles, mais il semble que le trafic enfle. J'écrivais déjà, en avril, un article sur ce sujet, alors qu'on estimait l'arnaque à la sécurité sociale à un million d'euros, somme que les experts ont multiplié par quatre en quatre mois(http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=2632)!