La vétusté de nombre d'établissements pénitentiaires, le manque de structures adaptées, le manque de personnel… Voilà un état des lieux inquiétants des prisons françaises !
Le chef de l'Etat, en abrogeant les grâces collectives, n'a-t-il pas allumé la mèche ? Les premiers frémissements d'un vent de révolte sont perceptibles.
La population carcérale a encaissé la nouvelle de plein fouet. Tous les facteurs sont présents pour annoncer des émeutes. Les conditions de détention sont sujettes à bien des interrogations. La promiscuité est à son comble.
Le principe de la grâce collective est une coutume. L'administration pénitentiaire va devoir s'adapter à cette situation. Le désengorgement traditionnel du mois de juillet n'aura pas lieu. Je ne critique pas l'annonce de Nicolas Sarkozy, mais je pense que ce choix n'est pas judicieux. Le fond de sa pensée est animé par de louables attentions, par contre le moment est mal choisi.
Il faut d'abord régler les problémes de surpopulation. L'appareil judiciaire ne devrait-il pas revaloriser les travaux d'intérêts généraux pour éviter l'engorgement des prisons. Plutôt qu'une incarcération, dans certains cas, par exemple : Une première condamnation à une peine d'une année ou moins remplacée par des travaux surveillés de la même durée. Redonner une dimension humaine plutôt que de partir aveuglément vers une incarcération.
La prison peut être une école du vice, et la réinsertion sociale un parcours du combattant. Aux yeux de la société, un ex-condamné ne sera jamais quitte de sa dette.
Il est facile de se retrouver derrière les barreaux. Pour beaucoup de personnes, une simple erreur qu'il vaudrait mieux corriger par des solutions moins drastiques. Le problème est épineux et soulève bien des polémiques : les inconditionnels de la répression contre les partisans du droit à l'erreur. Il faut agir avant de voir ces poudrières nous exploser à la face. L'humanisme doit prévaloir.
L’Affaire dite d’Outreaux constituant l’exemple le plus parfait, puisque 13 innocents se sont retrouvés inutilement derrières les barreaux, il faudrait réformer totalement l’instruction :
– en exigeant, dès la première heure de la garde à vue, la présence obligatoire d’un avocat (choisi par le mis en examen ou nommé par l’Etat pour toute personne qui ne peut pas payer) dans les locaux de la Gendarmerie nationale ou de la Police nationale ;
– en inversant les rôles, à savoir que ce n’est plus à la personne mise en examen de faire la preuve de son innocence, le juge d’instruction devant obligatoirement instruire à décharge et à charge ;
– en interdisant tout recours à la prison préventive, dès lors qu’une personne mise en examen n’est pas coupable de crimes, de viols ou de pédophilie !
Puis, il faudrait prévoir, pour certains délits liés à l’escroquerie, aux prises illégales d’intérêts…, des peines alternatives à la prison.
La prison ne devrait être réservée qu’aux pédophiles, assassins, violeurs, gangsters et criminels…
Par ailleurs, pourquoi ne pas créer, pour celles et ceux qui ont commis des délits graves liés au code de la route (morts ou blessures involontaires…), des structures spéciales pour ne pas les mélanger avec d’autres détenus ?
Puis, est-il intéressant de mettre en prison une personne qui conduit sans permis de conduire, mais qui n’est responsable d’aucun accident de la route ? Je ne le crois pas !