Il convient tout d’abord de saluer la tenacité des Français, et de certains médias qui, malgré toutes les tentatives du pouvoir en place pour étouffer l’affaire, ont su au contraire garder en mémoire cette affaire Woerth-Bétancourt.
Il est également de bon aloi de signaler les initiatives en en sens que nous avons pu voir sur C4N. Je pense en premier lieu à la brillante série "Woerthgate", dont l’auteur se reconnaîtra.
Oui, le gouvernement et le président de la république ont tout tenté pour noyer le poisson et remettre leur ministre en selle en vue de la réforme des retraites.
Mais, il suffit d’ouvrir un journal pour se rendre compte qu’ils ont échoué : à quelques semaines de l’ouverture du dossier des retraites, l’affaire Woerth est toujours d’actualité.
Pourtant, le gouvernement, le président de la République et le meddef s’entêtent à maintenir en place un homme dont la légitimité est sinon discutable, plus que discutée, et par les Français, et par les syndicats censés prendre part aux négociations à venir.
Mais alors, pourquoi garder E.Woerth ?
Une question simple que peu de gens posent. Copinage ? Non : on sait tous que le copinage a ses limites en politique.
Orgueil ? Si les politiques avaient de la fierté, ils n’auraient jamais entrepris une telle carrière.
Alors quoi ?
Voici une réponse qui me convient mieux : volonté de marquer son autorité.
Nicolas Sarkozy a décidé que, malgré tout, ce sera E.Woerth et personne d’autre qui mènera cette réforme. Alors il en sera ainsi, le peuple et les syndicats n’ont qu’à s’écraser. C’est le président qui commande. Non mais !
Cependant, est-il raisonnable de laisser un homme qui devra composer avec de multiples accusations (fondées ou non) sur le dos, en première ligne d’une bataille contre tout un peuple ?
Que se passera-t-il si les négociations traînent, avec le peuple qui gronde à la fois contre la réforme et contre un ministre accusé de diverses magouilles ?
Et si le ministre tombait, non pas avant, mais au beau milieu du débat sur les retraites ?
Cela ne pourrait-il pas donner des idées au peuple ?
C’est la raison pour laquelle j’ai envie de répondre… Non, "Woerth, démission", pas tout de suite.
Politiquement, dans un sens, ça serait bien qu’Éric reste…mais vu sa gueule, en est-il dans l’état ?
Qu’il reste, [b]pour l’instant[/b], ne pas oublier le [i] »pour l’instant »[/i]…
Ce qu’il faut, c’est [b]qu’il saute en plein milieu de l’agitation[/b] liée à la réforme des retraites.