Stéphanie Caillies et Sandrine Le Sourn-Bissaoui (2005)sous presse se sont intéressées dans cette étude à la compréhension des expressions idiomatiques chez les enfants de la maternelle jusqu’au CE2 (de 4.2ans à 9.2ans). Leur étude a été publiée dans l’European Journal of Developmental Psychology.
Pour se faire, les auteurs de cette étude se sont intéressés à la compréhension d’expressions décomposables et d’expressions non décomposables, ainsi qu’à la compréhension du sens figuré, littéral et contextuels d’énoncés. Ils ont donc réalisé une expérience avec 20 enfants de seconde année de maternelle, 20 enfants de troisième année de maternelle puis 20 enfants de CP et 20 enfants de CE2.
Les chercheurs ont sélectionné 20 expressions idiomatiques, respectant les règles de la langue française, et testées au préalable sur les trois dimensions qui les intéressent : sens familier, littéraire et contextuel auprès de 200 adultes. Dans un premier temps, un chercheur présentait aux enfants 5 subtests verbaux afin d’obtenir un score pour chaque élève, ceci pour s’assurer de sa compréhension verbal.
Ensuite le chercheur lisait un énoncé à l’enfant, dans une pièce au calme, dans l’école. Puis il demandait à l’enfant de choisir parmi trois phrases celle qui était la plus proche de celle qu’il venait d’entendre. Soit L’enfant choisissait la réponse associée au sens figuré, au sens littéral ou au sens contextuel (Cela à dix reprises). Ensuite le chercheur notait la réponse donnée par l’enfant.
Cette expérience a montré une interaction significative entre le degré d’étude de l’enfant et le type de réponse donné par celui ci. Cela révèle que les enfants de CE2 choisissent plus les réponses figuratives que les autres enfants, mais aussi que les enfants de troisième année de maternelle choisissent également plus de réponses figurative que les enfants de seconde année de maternelle et ainsi de suite, ceci même alors que des enfants de seconde et troisième année pouvaient avoir le même âge selon leur mois de naissance. Le second résultat montre que les réponses de type figurative sont plus nombreuses pour les énoncés décomposables que pour les énoncés non décomposables.
Les auteurs se sont ensuite livrés à une seconde expérience afin de vérifier si le niveau d’étude des enfants est lié à la compréhension du sens figuré ainsi qu’à la compréhension des énoncés non décomposable. ils ont repris le même matériel et les mêmes procédures, mais avec 20 enfants âgés de 62 mois non scolarisés et 16 enfants en troisième année de maternelle âgés de 63 mois.
Les résultats montrent qu’il y a une interaction significative entre le degré d’étude et le type de réponse des enfants aux énoncés. Les enfants scolarisés choisissaient plus de réponses figuratives que les enfants non scolarisés du même âge. En revanche, dans ces études on ne nous dit pas si on a contrôlé la CSP des parents, ni quelle méthode de lecture a été utilisée, ni même s'il y a d’éventuels redoublements des enfants. De plus on ne sait pas si il y a plus de filles ou de garçons, ou bien encore si les groupes sont composés de façon identique.