Le port du voile en Tunisie, qui depuis un certain temps touche beaucoup de jeunes femmes inscrites dans les facultés, commence a prendre une tournure inquiétante pour les autorités et devient une véritable affaire d’Etat. Cette situation, qui fait grincer les dents des autorités, est illustrée par les propos du chef de l’Etat tunisien sur le hijab qu’il juge d’inspiration sectaire et importé de l’extérieur.

 

Pour faire face à ce qu’elles considèrent comme un effet vestimentaire non approprié, les autorités tunisiennes ont réactivé la circulaire n° 108 du ministère de l’Interieur  qui interdit le port du voile au sein des administrations, des écoles, des universités et des espaces publics.

La propagation du port du voile, qui s’est fait remarquer a Tunis et dans le sud du pays, est due, selon plusieurs connaisseurs et observateurs, au retour en force des courants islamistes (malgré la chasse que les autorites ont organisé contre le mouvement "annahde") et au taux de chômage élevé enregistré parmi la jeunesse tunisienne.

Ce phénomène s’explique aussi par la dépravation de la vie publique dans ce pays et l’accumulation des scandales impliquant les membres de la famille du président (principalement des membres de sa belle famille). D’ailleurs, à ce sujet, depuis peu, un neveu de la femme du président a été cité comme étant le cerveau d’un réseau de vol de bateaux de plaisance provenant de la côte d’Azur francaise.

L’attitude agressive des autorités a l’égard de ce phénomène (qui, à mon sens, est une affaire strictement personnelle) s’explique, à mon avis, par le fait qu'elles cherchent à camoufler des scandales internes (ils cherchent à noyer le poisson dans la boue et non dans l’eau) et par la montée de l’islamisation de la société, essentiellement celle démunie.

Dans ce cadre, il ne faut pas oublier que ce phénomàne s’intensifie aussi au Maroc , pour des raisons différentes, comme  un regain de conscience religieuse chez une frange de la sociétè, d’où le caractere non inquietant et non instrumentalisé du sujet.

Enfin, vouloir croire que, d’une part, feu Habib Bourguiba avait, à la fin des années 1950, brisé un tabou en buvant en public un jus pendant le mois de ramadan et que ,d’autre part, le musellement des courants islamistes mené par l’actuel président, est la solution pour se maintenir au pouvoir est un leurre, comme en témoigne les récentes escarmouches entre des islamistes infiltrés à partir du territoire algérien et les forces de l'ordres tunisiennes.

Une démocratisation des institutions, une meilleure gestion des affaires et l'endiguement du chômage sont les réponses à tout discours obscurantiste.