Parmi les Européens âgés de 15 ans, 22 % ont déjà eu une cigarette de cannabis en bouche. Ce taux grimpait à 40 % lorsque l’on interrogeait les jeunes de 17 ans. Le joint fait donc un tabac auprès des jeunes. Faut-il s’en inquiéter ? Faut-il s’effrayer de la progression de cette drogue «douce» ou en banaliser l’usage ? Est-elle mauvaise pour la santé ?  Différentes études médicales ont prouvé que la consommation régulière de cannabis ou de marijuana augmenterait les risques de dépression et de schizophrénie dans certaines classes de population.Cette même consommation favoriserait l’apparition de divers types de cancers, notamment de la langue, du poumon et de la mâchoire (des cancers diagnostiqués en masse chez les fumeurs «normaux»).

Tachycardie, déprime du système immunitaire, altération du nombre et de la forme des spermatozoïdes : depuis une dizaine d’années, d’autres risques ont encore été liés à l’usage du cannabis.

Ils seraient d’autant plus élevés que les doses absorbées sont importantes et fréquentes.La «génération cannabis» est-elle condamnée à hanter les couloirs des hôpitaux, au mieux ceux des pharmacies ? Mais attention, un des grands problèmes, c’est que le cannabis n’est pas légalisé. On ne peut savoir avec précision ce que les gens fument. Avec la cigarette ou l’alcool, il n’y a pas de problème, les scientifiques ont des bases de travail et des éléments de comparaison. Il faut relativiser aussi la portée de certaines études. Certes, la consommation de cannabis favorise certains états psychotiques, mais ce constat n’est valable que pour certaines populations à risque. Le stress et d’autres substances (les médicaments notamment) entraînent les mêmes effets chez une personne prédisposée. Quant à l’apparition de cancers, il faut se garder de généraliser. On dit depuis longtemps déjà que la consommation de cannabis diminuerait le potentiel immunitaire, mais ces études ont été réalisées sur l’animal, dans des circonstances bien précises. On ne peut pas dire ce qui se passe chez l’homme avec assurance, même si de sérieuses présomptions existent.