Je n’ai pas la prétention de considérer ce texte que j’ai rédigé comme un poème pour la simple et bonne raison que je ne suis pas un poète… Je suis tout simplement un journaliste passionné d’aviation.

 

« Flâneries aériennes » a été écrit alors que je me rappelais avec bonheur de tous mes voyages en avion vers cette Afrique que j’aime par-dessus tout… Malgré toutes les technologies modernes mises au service de l’homme, les voyages en avion restent une aventure avant tout ! Le fait que le transport aérien se soit démocratisé n’y changera pas grand-chose…

 

 


Dans la nuit noire, très loin au dessus du Continent des Vieux Conteurs, un gigantesque paquebot volant poursuit sa route tel un oiseau migrateur.   Pour se guider, il ne peut compter que sur l’aide des trois hommes, qui, assis tout à l’avant, scrutent tour à tour les étoiles, les cadrans, tout en restant sur leurs gardes à l’affût de la moindre défaillance technique. 

Alors que l’avion monte de plus en plus haut, sur le sol de cette mystérieuse contrée, un adolescent lève les yeux émerveillés par cette étrange étoile filante qui file droit vers le Nord dans le ciel. S’imagine-t-il, lui le petit collégien natif de cette savane majestueuse ornée de baobabs et habitée par le lion, roi de tous les animaux, qu’il va se retrouver quelques années plus tard, aux commandes d’une de ces machines volantes ? Pendant ce temps, tout semble silencieux…

 Loin des soucis affichés d’un équipage attentif à leur confort et à leur sécurité, les passagers, enfoncés dans leurs fauteuils confortables,  dorment totalement rassurés bercés par le ronronnement régulier des trois  puissants réacteurs.Ce ne sont pas les rares chuchotements qui vont les sortir de leurs douces torpeurs… Peu à peu, la nuit se fait moins noire…

Une à une, les étoiles s’éteignent pour laisser place à un soleil qui hésite à se lever. Cet astre divin irradie le ciel de couleurs éclatantes allant du rouge au bleu océan.    L’avion vert et blanc, qui, depuis longtemps déjà, a quitté le Continent des Vieux Conteurs, aborde les côtes du Nord après une longue traversée sans histoire au dessus des océans tumultueux.Un à un, alléchés par l’odeur enivrante d’un délicieux petit déjeuner, les passagers sortent tout doucement de leurs torpeurs.  A l’avant, les trois hommes, telles des sentinelles aux aguets, se font de plus en  plus attentifs… Des voix sortent des hauts parleurs invisibles de la cabine de pilotage…        

 Lentement mais sûrement, l’avion descend, irrémédiablement prêt à fendre cette masse nuageuse rougeoyante… Soudain, le ciel bleu éclatant fait place à un ciel grisâtre, morne et triste balayé par un vent fort et vigoureux…Nos passagers doivent, à ce triste spectacle, penser que, sur cette Terre enneigée, beaucoup sont malheureux, voire inquiets devant cet avenir incertain qui se dessine.  A l’avant, dans le cockpit, les trois pilotes sont de plus en plus attentifs.   

Ils se préparent. Leurs voix, telles des litanies, égrainent des instructions bien incompréhensibles pour des néophytes… Une petite secousse : le train d’atterrissage sort enfin… les volets sont cabrés au maximum… les réacteurs semblent baisser de régime…  L’avion est enfin prêt ! Docilement guidé par les hommes et par la technique, il se pose, puis, court quelques instants. Il roule presque lentement  avant de s’arrêter définitivement devant un bâtiment somptueux et tout éclairé.Enfin rentré au bercail, il va bénéficier de soins attentifs, tandis que les passagers et l’équipage rentrent dans cette immense aérogare. 

Vite, notre avion sera prêt pour un nouvel envol vers des cieux lointains