Lors de son entretien d’embauche sur RMC BFM le 19 avril dernier, M. Sarkozy a tenu des propos ambigus sur la péridurale.

L’objectif d’un entretien d’embauche est de définir le profil du candidat et de voir si ce profil correspond à l’emploi postulé, ici la fonction présidentielle, mais aussi de révéler les contradictions du postulant.

Afin de mettre à jour les forces et les faiblesses du candidat, M. Bourdin a posé une série de questions sur la Constitution, l’emploi, le pouvoir d’achat, la réforme de la santé, les retraites…

Le plus intéressant est sans doute sa prise de position ambiguë sur certains sujets comme la péridurale et l’identité sexuelle.

Sarkozy répond à M. Bourdin en dénonçant l’acharnement des uns et des autres, accusés de déformer ses dires.

Du coup, que dit-il dans cet entretien sur le droit des femmes à la péridurale dont l’objectif est de diminuer des douleurs insupportables lors de l’accouchement?

Il rebondit sur la question en partant du constat que la santé coûte de plus en plus cher et qu’il faudra bien trouver une solution pour la financer de façon plus équitable.

Il réaffirme cependant le droit des femmes à la péridurale mais ne cache pas son admiration pour les femmes très peu nombreuses à ne pas la demander et glisse en même temps que la péridurale coûte très chère puisqu’elle est proposée à toutes les femmes et qu’elles sont une majorité à l’accepter.

Il va même plus loin en se réjouissant des progrès accomplis dans le domaine médical afin de mieux prendre en compte la douleur des patients (encore heureux!). Il dit comprendre que les gens n’acceptent plus la douleur et nous rappelle un passé pas si lointain où l’on s’en accomodait (quelle nostalgie!).

D’un autre côté, Sarkozy est tout à fait favorable à un meilleur remboursement des frais de prothèses dentaires et de lunettes, s’indignant de cette aberration de notre système de santé.

Il a sans doute raison mais alors pour en revenir à cette question de la prise en compte de la douleur qui est si onéreuse, pourquoi ne propose-t-il pas de supprimer toute injection d’anesthésiant lors de l’arrachage d’une dent, l’utilisation de la morphine lors de douleurs atroces provoquées par un zona et la suppression de tout médicament anti-migraineux?

L’enfantement dans la douleur n’est qu’une pensée idéologique, elle n’a rien à voir avec le déficit de la sécurité sociale mais il faut bien là encore trouver des bouc-émissaires afin d’expliquer certains choix.

Sarkozy ne s’oppose pas pour l’instant à la péridurale mais son discours ambigu peut nous laisser perplexe.