Les sites de médias devraient se concevoir comme des réseaux ouverts, des plateformes sur lesquelles on s’attarde éventuellement, des voyages plutôt que des destinations comme nous l’avons vu hier .

La richesse de cette vision proposée par Rich Gordon s’accompagne d’une conception très complémentaire du journalisme.

Dans un billet, qui date lui de quelques mois mais qui a le mérite d’être clair, Jeff Jarvis oppose le journalisme en réseaux , ou réticulaire (”networked journalism”) au  “journalisme citoyen”.

Les défauts de cette dernière formule sont connus:

  • Elle implique que l’acteur définit l’acte alors que tout le monde peut le réaliser;
  • Ça divise ceux qui pratiquent le journalisme en deux groupes;
  • Ça laisse entendre que les journalistes n’agissent pas, dans leur métier, en citoyens.

D’où la proposition de Jarvis qu’il définit de la façon suivante:

“Le journalisme en réseaux prend en compte la nature collaborative du journalisme d’aujourd’hui: professionnels et amateurs travaillant ensemble pour publier le meilleur article, établissant des liens mutuels par delà les marques et les limites d’antan pour partager faits, questions, réponses, idées et perspectives. Il reconnait la nature complexe des relations qui feront l’actualité. Et il se concentre sur le processus plus que sur le produit.”

C’est très proche de ce que fait Jay Rosen avec NewAssignment (voir aussi ce billet ).

Ça implique quelques changements de fond dans la pratique du journalisme traditionnel, mais comme le souhaite Jarvis, cela deviendra peut-être possible le jour où “les journalistes réaliseront qu’ils sont moins les fabricants de l’actu que les modérateurs de conversations qui y conduisent”.

Combien sont prêts?