Selon la presse américaine, bien que l'année passée l'Église catholique des États-Unis n'ait payé que 436 millions de dollars en dédommagement aux victimes de violences sexuelles perpétrées par des membres du clergé, donc moins qu'en 2007 où l'Église dut débourser plus de 500 millions de dollars, le nombre de nouvelles plaintes a augmenté de 16 % en 2008.

Ainsi, si le montant des indemnisations à diminué, le nombre de plaintes a nettement augmenté ce qui signifie que la seule chose qui ait vraiment changé dans l'Église catholique des États-Unis c'est la manière de négocier les dédommagements, l'Église s'entourant sans doute de meilleurs avocats.

Parmi les nouvelles plaintes enregistrées en 2008, plus de 400 cas concernent des enfants qui auraient été victimes de sévices sexuels entre 1960 et 1974. Mais ceci n'est rien comparé au nombre de plaintes qui pourraient être portées contre l'Église catholique des États-Unis cette année-ci !

Le scandale viendrait cette fois de la Légion du Christ, une congrégation religieuse de droit pontifical fondée en 1941 qui se présente comme "l'armée" du Christ ayant pour mission d'étendre son règne dans la société, selon les exigences de la justice et de la charité chrétienne !

Las, il semblerait que les glaives de ces nouveaux légionnaires aient plus la forme d'un phallus que celle du bâton du pèlerin.

En effet, cet ordre religieux cultivant le secret et soutenu par les plus grandes familles sud-américaines serait la cible de nombreuses plaintes pour violences sexuelles déposées non seulement par des enfants, mais aussi par de jeunes curés et de nombreux séminaristes ; à un point tel que le Vatican envisagerait l'envoi d'un visiteur apostolique chargé de faire la lumière sur toutes ces affaires à moins, comme le suggèrent les défenseurs des plaignants, qu'il ne soit désigné pour prononcer la dissolution pure et simple de la Légion du Christ.

Sachant que ces légionnaires sont aussi les fondateurs et propriétaires du réseau d'écoles "Mano Amiga" (Mains amies) fréquentées par plus de 16 000 élèves on pense que l'intervention de ce visiteur apostolique est plus qu'urgente. Il est vrai que, vu les énormes quantités d'argent que brassent ces légionnaires du Christ au point d'être appelés en Amérique latine les « millionnaires du Christ », on peut douter de la réelle efficacité de la justice terrestre contre cet ordre. Quant à l'efficience de la justice du Saint-Siège…

Le plus grave, c'est qu'à l'heure où le pape part en guerre contre le préservatif on apprend que les plaintes déposées contre la Légion du Christ auprès de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi n'ont jamais eu de suite. Pourtant, l'une des missions de cette Congrégation n'est-elle pas de veiller à la discipline interne de l'Église en ce y compris les violences sexuelles ? Or, jusqu'il y a peu, une des hautes autorités de cette Congrégation n'était autre que le cardinal Ratzinger !

Quoi d'étonnant alors que ce cardinal, une fois élu pape, préféra étouffer le scandale non pas en excommuniant par exemple le père fondateur de la Légion du Christ par qui le scandale était arrivé, mais en demandant simplement au vieil ecclésiastique, déjà âgé de 86 ans, de quitter son ministère.

Mais les plaintes continuant d'affluer, l'avenir nous dira qui sera le plus fort de la justice des hommes ou de la mainmise de l'Église puisque, en ce cas, il est certain qu'il ne peut être question de justice divine.