L’image d’Ingrid Betancourt, libérée le 2 juillet dernier après avoir été pendant six ans l’otage des Farc, la guérilla colombienne d’obédience marxiste, risque fort d’être écornée. Trois de ses anciens compagnons de captivité, trois mercenaires américains capturés en 2003, viennent de publier aux Etats-Unis un livre, « Hors de captivité » (Harper-Collins), où ils disent tout le mal qu’ils pensent de la Franco-Colombienne.On apprend ainsi que Bétancourt voulait imposer sa volonté non seulement à ses compagnons d’infortune mais aussi à ses geôliers, ce qui me semble plutôt bien ; que, seule du campement à posséder une radio, elle aurait refusé de donner des informations aux otages.

Quel intérêt ce livre peut-il avoir ? Il démontre, une fois de plus, que les jaloux ont des ressources de ragots inépuisables et que la vraie jungle est dans le cœur des hommes. Ingrid Betancourt ne veut pas répondre à ce pamphlet scandaleusement puant.

Elle a terriblement raison. Le silence de l'ignorance est la seule réponse que mérite ce torchon.

Dans un livre - Trois ex-otages des FARC critiquent Ingrid BetancourtEn entrant plus profondément dans le vif du sujet, les accusations se font de plus en plus terrible!

Keith Stansell, l'un des auteurs dudit torchon, la décrit comme hautaine et égoïste et affirme qu'elle volait de la nourriture, monopolisait les livres disponibles, dénoncaient certains faits et gestes de ses codétenus… Elle aurait ainsi mis leur vie en danger en disant aux guérilleros que les trois hommes étaient des agents de la CIA… Depuis la spectaculaire opération de libération de l'armée colombienne (aidée par le Mossad), d'autres rumeurs faisant état de querelles au sein du groupe d'otages ont déjà couru.

Les relations entre Ingrid Betancourt et son ancienne collaboratrice Clara Rojas – qui est elle-même en train d'écrire un livre sur sa détention, seraient restées très tendues. Larry King, lors de son célèbre show télévisé américain, faisait encore il y à peu, allusion à la rumeur selon laquelle la franco-colombienne aurait sauvé la vie du petit garçon, dont sa mère ne se serait pas occupée. 

Pour Luis Eladio Pérez, ancien otage et co détenu de Bétancourt, ces tensions sont dues à la médiatisation dont fait l'objet l'ancienne candidate. "Ingrid est une personne qui génère beaucoup de jalousie", explique-t-il dans son livre "Infierno verde" ("Enfer vert"). "90% des articles écrits sur notre enlèvement lui étaient uniquement consacrés, comme si nous n'existions pas". Une différence de traitement qui persiste une fois la liberté retrouvée. 

Si elle ne répond pas dans l'immédiat à ces dénonciations calomnieuses, Ingrid Betancourt se consacre quand bien même à  l’écriture d’un livre sur sa détention. Un livre qui dvrait paraître dans le courant de l'année 2009.